L’épidémie de choléra met le Yémen à genoux. Au 20 juin, le nombre de cas suspectés est de 179 500 et les morts attribuées à cette maladie infectieuse dépassent les 1 200. Plus de 80 % du pays sont touchés par la flambée épidémique.
A ce rythme, la barre des 200 000 malades devrait être franchie ce vendredi 23 juin. Celle des 300 000 sera atteinte la première semaine de juillet, soit 3 mois plus tôt que les prévisions de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). A cette date, plus de 2 000 décès liés au choléra devraient être recensés.
Une catastrophe sanitaire et humanitaire qui incombe avant tout aux belligérants, a lancé ce jeudi 22 juin le coordonnateur des secours d’urgence des Nations unies, Stephen O’Brien. « Cela est dû au conflit, c’est l’homme qui en responsable. C’est très grave, les chiffres sont absolument vertigineux, et cela ne cesse de s’aggraver. Le choléra s’ajoute au manque de nourriture, de matériel médical », a-t-il déclaré.
Un système de santé défaillant
De fait, les deux ans de conflits ont détruit un très grand nombre d’établissements de santé et des infrastructures sanitaires comme les stations de pompage de l’eau. Des millions de Yéménites souffrent de la faim, de la soif, et doivent faire des kilomètres pour être soignés.
Alors, sur place, l’OMS et les ONG comme Médecins Sans Frontières (MSF) s’organisent et pallient le système de santé défaillant. Des tentes ont été montées précipitamment pour accueillir les malades et leur administrer les solutés de réhydratation. Des zones d’isolement sont également mises en place.
En parallèle, elles multiplient l’envoi de cargos remplis de médicaments, de lits, et de chlore – seul moyen efficace pour assainir l’eau.