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QUESTION D'ACTU

PMA, adoption

Homoparentalité : comment grandissent les enfants

L'avis du Comité consultatif national d'éthique en faveur de l'ouverture de la procréation médicalement assistée pour toutes les femmes va remuer l'opinion. Si la communauté homosexuelle, notamment, et les femmes qui réalisent des PMA à l'étranger, applaudissent, d'autres s'interrogent sur l'environnement familial qui est proposé à ces enfants.

Homoparentalité : comment grandissent les enfants creatista/epictura




Les opposants à la PMA pour les couples homosexuels mettent en avant l'intérêt de l'enfant. Les études ne montrent pourtant aucune différence.

 

Quatre ans après l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe, l’homoparentalité est toujours au cœur des débats. Car des questions persistent : peut-on être élevé par deux femmes ou deux hommes et se construire « normalement » ? L’intérêt de l’enfant est-il menacé ?
Des interrogations une nouvelle fois soulevées par les opposants à la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes alors que le comité consultatif national d’éthique (CCNE) rend son avis ce mardi.

Depuis les années 1970, les pédopsychiatres, psychologues et psychanalystes tentent d’y répondre. Près de 800 articles scientifiques y ont été consacrés. S’il ne s’agit pas de résumer le débat à des "pour" et des "contre", force est de constater que les études les plus sérieuses concordent : les enfants élevés dans une famille homoparentale ne présentent pas une plus grande vulnérabilité.


Des enfants comme les autres

Il apparaît, en effet, que les enfants élevés par des couples homosexuels réussissent aussi bien à l’école que leurs copains issus de familles plus traditionnelles. Ils ne souffrent pas davantage de troubles psychologiques ou relationnels. Et quant à la controversée question de l’orientation sexuelle, la littérature scientifique ne fait pas apparaître de différences entre les enfants.

Aussi, l’absence d’une figure maternelle ou paternelle ne semble-t-elle pas perturber le développement psychique et social des enfants. Mais elle peut nourrir chez ces enfants des questions sur leur origine, soulignent les spécialistes. Des interrogations également présentes chez les enfants élevés dans une famille monoparentale ou adoptés par un célibataire.


Peu d'études rigoureuses

Dans leur revue de littérature parue en 2015, Olivier Vecho et Benoît Schneider, des psychologues spécialistes de l’enfance, de la famille et l’homoparentalité, pointaient tout de même quelques biais. Ils ont notamment constaté que les parents lesbiens ou gays étaient issus de catégories sociales plus favorisées. Un effet loupe qui s’explique notamment par le fait que réaliser une PMA à l’étranger ou faire appel à une mère porteuse demande beaucoup d’argent. Du côté de l’adoption, les processus de sélection sont très stricts.

Les deux psychologues ont également indiqué que la taille des échantillons ou le recrutement des familles étudiées étaient critiquables.
Mais ces dernières années, les travaux rigoureux se multiplient, permettant ainsi une évaluation plus précise du développement des enfants dans un contexte homoparental. Des études qui permettront également de s’intéresser au devenir de ces enfants à l’adolescence, puis à l’âge adulte.

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