Des protéines végétales pour lutter contre la ménopause précoce ? Le lien n’est pas évident à établir mais la science semble catégorique. Selon une vaste étude épidémiologique menée par l’université du Massachusetts et Harvard, la prise régulière et durable de protéines végétales issues de produits tels que les graines complètes, le soja et le tofu, pourrait prévenir la survenue précoce de la ménopause et ainsi prolonger les fonctions reproductrices.
Dans le détail, la consommation de pâtes enrichies, de pain complet et des céréales froides était fortement associée à un moindre risque de ménopause précoce. Cette association n’était pas visible lorsque les femmes consommaient des protéines d’origine animale, précisent les travaux publiés dans la revue American Journal of Epidemiology.
6,5 % de l'apport calorique
Pour parvenir à ce constat, les auteurs ont étudié les données de 116 000 femmes âgées de 25 à 42 ans lorsqu’elles ont intégré une cohorte nationale en 1989. Les participantes devaient rapporter combien de fois elles avaient consommé au cours de l’année l’un des 131 aliments, boissons et compléments alimentaires listés par les chercheurs.
Ils ont observé que les femmes qui consomment environ 6,5 % de leur apport calorique journalier en protéines végétales avaient un risque de ménopause précoce diminué de 16 %, par rapport aux femmes dont l’apport en protéines ne représentait que 4 %.
Pour une femme qui consomme 2000 calories par jour, la dose adaptée pour réduire le risque représente trois à quatre portions de nourriture riche en protéines végétales (pâtes enrichies, céréales, noix…), soit 32,5 grammes par jour.
10 % des femmes sont atteintes
« Assez peu de femmes consommaient de hauts niveaux de protéines végétales, ce qui rend difficile notre analyse des bienfaits d’une consommation plus élevée », écrivent les auteurs, qui plaident pour une « meilleure compréhension de l’impact d’un régime riche en protéines végétales sur les fonctions ovariennes ».
La ménopause précoce, qui survient avant 45 ans, affecte environ 10 % des femmes et est associée à des troubles cardiovasculaires, soulignent encore les chercheurs. Intégrer plus de protéines végétales dans son régime pourrait changer la donne.