Les vacances ont pris de l’avance à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine). La plupart des élèves de l’école élémentaire Léonard-de-Vinci ont déserté les couloirs. Selon Le Parisien, les parents de 117 enfants ont refusé de les emmener à l’école. Ils craignent une épidémie de gale, malgré les propos rassurants de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France.
En quelques jours, 23 élèves de l’établissement ont souffert de fortes démangeaisons. Les médecins de ville diagnostiquent la gale. Mais les spécialistes de l’ARS, envoyés sur place, ne partagent pas cet avis.
En réalité, seules deux personnes souffrent de cette maladie parasitaire. Une est scolarisée à Léonard-de-Vinci, l’autre à l’école maternelle Suzanne-Buisson. « Une contamination aussi rapide n’est pas caractéristique de la gale », explique l’ARS, interrogée par Le Parisien.
La piste des chenilles
Alors, à quoi attribuer ces vives démangeaisons qui ont empoisonné le quotidien des jeunes patients ? Selon la parasitologue envoyée par l’ARS, deux hypothèses sont à privilégier.
La première piste concerne de petits insectes qui s’invitent régulièrement dans les cours de récréation. Les chenilles processionnaires, qui descendent des arbres au printemps, sont connues pour leurs poils urticants. Il suffit que les enfants les touchent pour que ceux-ci s’introduisent sous la peau, provoquant des démangeaisons.
Ces petites bêtes sont particulièrement urticantes de mai à juillet, et très bien installées en Île-de-France. Leur présence avait d’ailleurs fait l’objet d’un signalement mi-juin. Après cette alerte, l’école Léonard-de-Vinci a été nettoyée de fond en comble.
Le doute persiste
L’autre piste à l’étude, un virus. Son nom : coxsackie. Il est à l’origine du syndrome pieds-mains-bouche, qui survient lors de petites épidémies au printemps et durant l’été. Très contagieux, il provoque des écoulements nasaux et de la fièvre, mais aussi l’apparition de petites vésicules aux extrémités des membres et autour de la bouche.
Les petits boutons rouges qui apparaissent peuvent alors gratter… un peu à la manière des manifestations de la gale. Ce qui pourrait expliquer la confusion. Mais les parents d’élèves n’ont visiblement pas été convaincus par ces explications.
Le doute est d’autant plus fort que d’autres écoles de la ville ont été touchées : le groupe scolaire Jules-Verne et la maternelle Thomas-Masaryk. Là encore, les médecins de ville ont diagnostiqué la gale.