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QUESTION D'ACTU

60 millions de consommateurs

Autotests : une efficacité qui varie en fonction des pathologies

Le magazine 60 millions de consommateurs s'est penché sur l'efficacité des autotests vendus en pharmacie. Les résultats sont mitigés.

Autotests : une efficacité qui varie en fonction des pathologies Société AAZ




Se dépister soi-même, à la maison. Eviter les laboratoires, les blouses blanches, les rendez-vous contraignants... Les autotests sont incontestablement pratiques. Mais sont-ils efficaces ? L’association 60 millions de consommateurs s’est penchée sur la question dans son numéro de juillet-août.

« Le lancement en pharmacie des autotests VIH, en 2015, semble avoir ouvert la boîte de Pandore, écrit-elle. Depuis, une vingtaine d’autotests (infections urinaires, Helicobacter pylori, carence en fer, intolérance au gluten, tétanos, allergies, cholestérol, maladie de Lyme, cancers de la prostate ou de la thyroïde, ménopause, fertilité masculine…), sont apparus dans les rayons des officines. Cette nouvelle offre interpelle ».

Vers un remboursement ?

Ces autotests sont faciles d’usage. Ils fonctionnent avec un autopiqueur ou par recueil d’urine. Toutefois, ils ne sont pas considérés comme des médicaments mais comme des dispositifs médicaux, « donc pas soumis à une autorisation de mise sur le marché (AMM) », rappelle l'association de consommateurs. Leur prix est à ce jour assez élevé (entre 10 et 30 euros) et ne fait pas (encore ?) l’objet d’un remboursement par la Sécurité sociale.

Le nombre d’autotests pourrait augmenter à l’avenir, souligne le magazine. De fait, la méthode correspond au mouvement d’ « empowerment » des patients. Les autotests VIH ont ainsi permis à de nombreuses personnes à risque, rebutées par les examens médicaux et la crainte de stigmatisation liée à leur orientation sexuelle, par exemple, de se dépister.

« Plus de 100 000 de ces autotests auraient été vendus en un an. Deux études en cours auprès des pharmaciens d’officine sur les achats en ligne et auprès de 3 000 personnes qui ont répondu à un questionnaire en ligne devraient bientôt permettre d’en savoir plus », indique 60 millions de consommateurs.

Diabète : "progrès colossal"

L’autotest VIH semble à ce jour plutôt efficace, selon les très nombreuses études menées sur le dispositif, toujours en évaluation. Un autre outil trouve grâce auprès du magazine : les autotests diabète de type 1, « seuls autotests thérapeutiques du marché (et non simplement des autotests de diagnostic) ». Prescrits et donc remboursables, ils représentent un « progrès colossal » pour les patients qui peuvent contrôler leur glycémie et devenir « pilotes de leur traitement ».

Mais pour les autres tests, la situation se complexifie. Certains spécialistes voient en eux « un business dangereux », comme l'indique Claude Cohen, président du Syndicat national des médecins biologistes (SNMB), qui estime que « les garanties de qualité et de sécurité semblent insuffisantes (…). Par ailleurs, l’acheteur n’est pas suffisamment mis en garde contre les faux positifs et les faux négatifs, qui sont pourtant mentionnés dans la notice », peut-on lire.

Ainsi, dans le domaine de l’allergie et de la maladie de Lyme, ces tests ne semblent pas très sérieux, à en croire les spécialistes interrogés par le journal. Ils ne permettent pas un diagnostic fin, obtenu après un interrogatoire précis, des tests complémentaires, notamment dans ces deux pathologies. Les spécialistes insistent : un autotest ne pourra jamais remplacer une consultation médicale.

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