Une jeune femme de 19 ans est décédée d’une méningite à méningocoques de type W (méningite bactérienne) en février dernier. Elle était étudiante à l’université américaine de Paris, un établissement d’enseignement supérieur privé, situé dans le 7e arrondissement. Un cas à priori isolé. L’entourage proche de la victime avait été rapidement pris en charge et vacciné.
Mais un second cas au sein de l’institution, déclaré en mai dernier, a poussé l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France à mettre en place un dispositif de prévention plus large, rapporte Le Parisien, qui a révélé l’information. Au cours du mois de juin, l’ARS a mené une campagne d’information à destination des étudiants. Environ 200 étudiants ont été vaccinés contre l’infection à méningocoques.
Un risque épidémique mesuré
« C’est l’usage d’attendre d’avoir deux cas au même endroit pour les relier à un foyer potentiellement épidémique », explique dans les colonnes du quotidien un médecin qui a participé à l’opération d’immunisation.
La gestion de ces cas a été discrète, et l’information a été limitée à la communauté de l’université. « Nous avons mis en place un dispositif d’information proportionné, principalement destiné aux étudiants de l’université américaine, explique l’ARS, contactée par Pourquoidocteur. Le risque épidémique n’était pas aussi élevé que celui de l’université de Dijon ».
13 000 personnes vaccinées
En janvier dernier, l’ARS Bourgogne-Franche-Comté avait en effet lancé une vaste campagne d’information de vaccination, après le décès fin 2016 de deux étudiants de l’université de Bourgogne. Un troisième cas, pris en charge à temps, avait été confirmé. La même souche bactérienne était concernée.
Près de 30 000 étudiants et membres du personnel de l’université avaient alors été invités à se faire vacciner, et plus de 13 000 avaient répondu à l’appel, tout au long du mois de janvier. Le dispositif de vaccination avait été maintenu jusqu’à la fin du mois de mars.
Une infection mortelle
Le méningocoque est un germe très fragile qui ne survit pas dans l'environnement, mais se transmet par la salive. La méningite est causée par l’infection et l’inflammation des méninges – membrane qui enveloppe le cerveau. Elle peut survenir à tout âge, mais touche plus particulièrement les enfants et les adolescents.
Chez l’adulte et le grand enfant, une méningite se traduit le plus souvent par une association de signes que l’on appelle « syndrome méningé ». Celui-ci associe typiquement de violents maux de tête, une raideur de la nuque, une forte fièvre, une intolérance à la lumière et des nausées ou des vomissements. En cas de doute, il faut consulter rapidement.
Les infections invasives à méningocoques sont relativement rares en France. En 2015, 469 cas ont tout de même été notifiés, et 53 décès ont été recensés, selon l'Institut national de veille sanitaire (InVS).