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Enquête SMEREP

Les étudiants négligent leur santé

Par Audrey Vaugrente

Les étudiants sont plus nombreux à se plaindre d’un mauvais état de santé. Ils ont souvent recours à l'automédication.

baranq/epictura

La santé des étudiants se dégrade d’année en année. L’étude annuelle de la SMEREP, mutuelle étudiante, en témoigne. Dans son volet 2017, elle souligne que 15 % des inscrits à l’université considèrent qu’ils ne sont pas en bonne santé. C’est plus que l’année précédente. Leurs habitudes de vie expliquent en partie cela. Même souffrants, ils vont peu chez le médecin et adoptent de nombreux comportements à risque.

90 % d’entre eux ne voient pas régulièrement un professionnel de santé. Côté entretien de routine, ça n’est pas mieux : la moitié des jeunes ne se rendent pas tous les ans chez le dentiste.

De mauvais dormeurs

Les difficultés financières auxquelles font face ces étudiants expliquent en partie le problème. En moyenne, ils vivent avec 379 euros par mois. Un budget serré qui ne laisse pas forcément la place aux consultations.

Ce n’est pourtant pas la principale raison évoquée par les jeunes interrogés. Ils attendent surtout que leurs symptômes passent, ou ont recours à l’automédication. C’est le cas pour 45 % des inscrits dans l’enseignement supérieur – contre 38 % l’année précédente.


Les raisons de consulter un professionnel de santé sont pourtant nombreuses. Le stress, notamment, est un problème majeur dans cette population. Parmi les étudiants qui dorment peu – environ un quart des sondés –, la majorité reconnaît que ces troubles sont liés au stress. D’ailleurs, un mauvais dormeur sur dix prend des antidépresseurs, des anxiolytiques ou un autre type de médicament contre le stress.

Une alimentation dégradée

Sans surprise, ces jeunes se rongent les sangs à cause de leurs études. Bon nombre avouent aussi souffrir de problèmes affectifs. En troisième position figure une autre explication : les problèmes financiers, source majeure de préoccupation. De fait, une part non négligeable d’étudiants a un budget serré, y compris pour s’alimenter.


Ces finances délicates ont un impact réel sur l’équilibre alimentaire. En moyenne, les jeunes consacrent 9 euros par jour à la nourriture. Mais 4 sur 10 ne peuvent dépenser plus de 5 euros. 

Alors, pour compenser les repas sautés, certains choisissent de grignoter. De mauvaises habitudes qui se répercutent sur l’état de santé physique. 10 % des étudiants ont déjà souffert d’hypertension artérielle, d’excès de cholestérol ou d’hyperglycémie. D’autres comportements à risque viennent aggraver ce bilan. Un tiers des étudiants resalent leur plat et 30 % ont déjà fait un régime.

Des soirées arrosées

Comment oublier ces préoccupations ? Pour un quart des jeunes interrogés, cela ne fait aucun doute : faire la fête est la solution. Les sorties constituent d’ailleurs la majeure partie de leur budget mensuel. Résultat, 30 % des étudiants ont déjà consommé une substance psychoactive, un quart fume et 83 % consomment de l’alcool.


Afin de décompresser, nombre d’inscrits à l’université choisissent aussi de faire du sport ou de prendre des médicaments. Encore faut-il, pour cela, qu’ils consentent à se rendre chez le médecin.

 

Les étudiants boudent le préservatif

En matière de santé sexuelle, les étudiants ont du pain sur la planche s’ils veulent s’améliorer. D’après l’étude réalisée par la SMEREP, nombreux sont ceux qui n’adoptent pas les bons gestes préventifs. Si la moitié des jeunes femmes prennent une pilule contraceptive, elles ne sont pas autant à utiliser systématiquement le préservatif. Parmi les jeunes – hommes et femmes – interrogés, 54 % n’ont pas recours au préservatif à chaque rapport.


Plus inquiétant : un étudiant sur cinq avoue ne pas être sûr de savoir le mettre correctement. A défaut de le positionner correctement, ces jeunes sont un peu meilleurs dans la théorie. Ils savent qu’un préservatif permet d’éviter des grossesses, de prévenir les infections sexuellement transmissibles (IST) ainsi que le VIH.

Seulement la théorie, ce n’est pas la pratique. Conscients des risques liés au non-port du préservatif, et malgré leurs mauvaises habitudes, une grande majorité d’étudiants ne réalise pas régulièrement de dépistage. 48 % ne le font jamais lorsqu’ils changent de partenaire.