Dis-moi ce que tu cherches sur internet, je te dirai de quoi tu souffres. Une étude publiée dans JAMA Dermatology suggère l’existence d’une corrélation entre l’incidence et la mortalité du cancer et les recherches réalisées par les Américains sur internet.
Des chercheurs des universités de Pennsylvanie et de Californie (Etats-Unis) ont passé au peigne fin les recherches effectuées sur Google dans chaque Etat du pays entre 2009 et 2013. Pour affiner leurs recherches, ils se sont concentrés sur les 10 cancers les plus fréquents et les plus meurtriers aux Etats-Unis, soit les cancers du côlon, du poumon ou encore le mélanome.
Ces millions d’informations de données ont été téléchargées par les scientifiques en septembre 2016. Puis, elles ont été comparées aux registres nationaux du cancer qui indiquent l’incidence et la mortalité pour chacune de ces pathologies cancéreuses.
Il ressort que pour 8 cancers, le nombre de recherches sur internet et l’incidence correspondent. Il s’agit notamment du cancer du côlon, du lymphome ou du cancer de la thyroïde. Les recherches sur Google semblent également refléter le taux de mortalité par cancer pour les cancers du côlon, du poumon, le lymphome et le mélanome.
Les campagnes de prévention fonctionnent
En revanche, les chercheurs américains notent que pour les cancers du sein, de la prostate et de la vessie, les recherches sur le web et les registres ne correspondent pas. « L’existence de grandes campagnes de prévention pour ces maladies, incluant notamment les programmes de dépistage, expliqueraient en partie ces résultats, notent les auteurs. Par exemple, des études ont déjà montré que lors d’Octobre rose, les recherches sur le cancer du sein explosent ».
De même, les recherches sur le mélanome atteignent un pic en mai car ce mois est consacré à la sensibilisation et à la prévention de ce cancer de la peau. Sensibilisée, la population est donc plus encline à chercher des informations sur ces maladies ou ses moyens de prévention.
Si ces résultats confirment l’intérêt de ces campagnes grand public, les chercheurs estiment que l’analyse des recherches sur internet peut apporter des informations sur l’incidence et la mortalité par cancer, et en particulier ceux dont les données ne sont pas recensées dans les registres nationaux.