Presque un Français sur cinq a été hospitalisé en 2015. Dans son rapport annuel sur les établissements de santé, la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) souligne que le nombre d’admissions à l’hôpital est en hausse. Le vieillissement de la population explique cela. En effet, la majorité des séjours concernent des personnes âgées de 65 ans ou plus.
En 2015, plus de 3 000 établissements de santé étaient en activité. Ils se sont répartis plus de 12 millions de séjours en hospitalisation complète, c’est-à-dire que le patient passe la nuit dans une chambre. S’y ajoutent 16 millions de séjours en hospitalisation dite « partielle », durant laquelle tous les soins sont concentrés sur une journée ou une nuit.
Les services d’urgence sont eux aussi régulièrement sollicités, puisqu’ils accueillent 28 000 patients par an en moyenne. Là aussi, les passages sont en hausse.
Trois populations dominantes
Le secteur hospitalier public concentre la moitié des soins dispensés aux patients. Cette prise en charge a représenté une dépense de 91 milliards d’euros, majoritairement payés par l’Assurance maladie. En tête des motifs d’hospitalisation, les maladies de l’appareil digestif, suivies des tumeurs et des pathologies de l’appareil circulatoire.
Mais ce bilan général cache des différences en fonction de l’âge. Ainsi, avant 15 ans, les admissions sont surtout liées à des maladies respiratoires. Après 75 ans, en revanche, les pathologies circulatoires dominent.
Sans surprise, chez les femmes en âge de concevoir, la maternité est majoritaire, avec 40 % des séjours hospitaliers. Les femmes enceintes représentent d’ailleurs une part non négligeable des séjours en hospitalisation complète avec les seniors et les enfants de moins de un an.
Des effectifs stables
Pour prendre en charge ces patients, les moyens sont restreints. En un an, le nombre de lits disponibles pour une hospitalisation complète a reculé. Depuis 2003, 30 000 lits de moins sont destinés à ces séjours. Mais cela ne fait qu’acter le recul effectif des hospitalisations complètes.
A l’heure de l’ambulatoire et de l’hospitalisation à domicile, les séjours de nuit reculent. Les gestionnaires ne s’y trompent pas : s’ils diminuent les capacités d’hospitalisation complète, celles de l’hospitalisation partielle sont en hausse.
Du côté des effectifs, 189 000 médecins – internes inclus – exercent dans les établissements français. Pour les soutenir, un million de personnels non médicaux et de sages-femmes sont employés en équivalent temps-plein. Un nombre stable par rapport à l’année précédente. Mais les hospitaliers se plaignent régulièrement du manque chronique d’effectifs.