« Je ne savais pas qu’il existait des quotas pour les arrêts maladie », s’étonne un généraliste de Dunkerque (Nord). Depuis le 1er mars dernier, il s’est vu imposer des restrictions de délivrance d’arrêts pour ses patients, après en avoir visiblement quelque peu abusé.
« Il peut encore prescrire, mais différemment, surtout en fonction des pathologies les plus graves, précise Laurent Duplessy, sous-directeur de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) des Flandres. Le but est de l’aider à réduire le nombre de prescriptions. »
Médecin sous tutelle
La CPAM lui reproche tout de même d’avoir émis 4 200 journées d’arrêt maladie, en l’espace de quatre mois seulement, courant 2016. Il est donc désormais suivi par un médecin-conseil référent du service médical de la CPAM, d’après La Voix du Nord qui rapporte l’information.
« Apparemment, il ne faut pas dépasser les 3 400 jours sur une période donnée », signale le médecin. Une vision que ne partage pas officiellement la CPAM : « On se fixe sur des relevés de prescriptions par rapport à une moyenne régionale, en fonction du territoire et de la patientèle, explique Laurent Duplessy. Ce médecin a été épinglé parce qu’il est bien au-dessus de cette moyenne. Son volume de prescriptions est trop important. Il se détache très nettement d’autres praticiens du secteur qui ont une patientèle équivalente. »
Sanctions financières
Et le médecin a plutôt intérêt à se plier aux décisions de la CPAM. Si la réduction du nombre de délivrances n’est pas satisfaisante, il s’expose à des sanctions financières.
Le médecin a apposé une affiche à l’entrée de son cabinet, expliquant sa situation et mentionnant en gros caractères « Quota atteint ». En attendant la fin de sa mise à l’épreuve, prévue pour ce vendredi 30 juin, il réoriente certains de ses patients vers d’autres médecins des environs.
Il n’est pas non plus le seul concerné. Sur les 450 généralistes gérés par la CPAM des Flandres, une douzaine serait sous surveillance pour les mêmes motifs.