Les enfants brillants auraient une espérance de vie plus importante que les autres, rapporte une étude écossaise publiée dans The British Medical Journal. Ces travaux montrent, en effet, qu’un niveau de quotient intellectuel (QI) élevé est associé à un risque réduit de décès à l’âge de 79 ans.
Les chercheurs de l’université d’Edimbourg (Ecosse) sont parvenus à cette conclusion après avoir étudié plus de 65 000 hommes et femmes nés en 1936 et ayant participé à un test de QI à l’âge de 11 ans. Soit près de 90 % de la population née cette année-là, ce qui en fait l’une des plus grandes études jamais menées sur ce sujet.
Les registres nationaux ont permis aux scientifiques de connaître les causes de décès pour toutes les personnes ayant perdu la vie avant décembre 2015. L’équipe de recherche a notamment évalué les risques de mourir d’une maladie cardiovasculaire, de cancers liés au tabagisme, de troubles respiratoires ou de démence comme la maladie d’Alzheimer.
Moins de risques d'AVC ou de suicide
Les résultats indiquent qu’un niveau élevé de QI est lié à un risque de décéder d’une maladie respiratoire diminué d’environ deux tiers par rapport un niveau faible de QI. De même, les enfants les plus brillants ont un risque de mourir d’un AVC, d'un cancer lié au tabagisme ou d'une maladie digestive divisé par deux par rapport à leurs camarades de classe.
Quant au risque de démence ou décès par suicide, les risques sont réduits d’au moins un tiers si le quotient intellectuel est élevé. « En revanche, aucun lien n’a été observé avec les maladies cancéreuses non liées à la cigarette tel que le cancer de la peau », notent les chercheurs.
Inégalités sociales
Pour les auteurs, ces résultats n’indiquent pas que le quotient intellectuel est un facteur protecteur. Ils mettent seulement en évidence une association. Les chercheurs expliquent que ce lien peut s’expliquer en partie par un meilleur niveau d’éducation ou par un accès facilité à des traitements de qualité.
Dans un récent rapport, l’Insee relevait que « l’écart entre l’espérance de vie des diplômés du supérieur et des non-diplômés est plus important chez les hommes (7,5 ans) que chez les femmes (4,2 ans) ». Les raisons de ces disparités ? Les moins diplômés, souvent plus précaires, ont plus tendance à consommer en excès de l’alcool, fumer ou avoir une mauvaise alimentation. Ils sont aussi plus soumis à un environnement professionnel difficile, et potentiellement toxique.