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En 2018

Les recettes de l'Assurance maladie pour trouver 2 milliards d'euros

Par Anne-Laure Lebrun

La Caisse d'Assurance maladie propose de promouvoir les médicaments génériques, de favoriser la chirurgie ambulatoire et de limiter le transports sanitaires. 

Feverpitch/epictura

En 2018, il faudra se serrer la ceinture. Dans son dernier rapport dévoilé ce jeudi 29 juin, la Cour des Comptes a prévenu que les dépenses de santé allaient enfler de 900 millions d’euros l’an prochain. Les sages de la rue Cambon citent notamment la nouvelle convention médicale ou la revalorisation des carrières dans la fonction publique hospitalière pour expliquer cette hausse.

Alors pour rester dans les clous, les auteurs du rapport calculent que 4 milliards d’économies devront être réalisés. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, présentera en septembre les différentes mesures pour atteindre cet objectif lors de la discussion au Parlement sur la loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2018.

Les propositions que vient de formuler la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam) vont nourrir le débat. Dans son rapport provisoire « Charges et produits », son directeur, Nicolas Revel, prévoit 1,94 milliard d’euros d’économies, soit 300 millions de plus que l’an dernier.


Virage ambulatoire

Sans grande surprise, le plus grand levier est le virage ambulatoire. En encourageant les établissements de santé à réaliser des actes sans hospitalisation, la sécurité sociale espère économiser 470 millions d’euros en 2018. La Cnam souhaite favoriser le retour à domicile dès que l’hospitalisation n’est plus nécessaire des patients insuffisants cardiaques ou des femmes venant d’accoucher dans le cadre du programme Prado.

Toujours en établissements de santé, l’expérimentation d’un nouveau forfait pour les prothèses de hanche est envisagée, révèle le Parisien. Les patients bénéficiant de cette opération sont souvent réhospitalisés pour des complications ou fractures, ce qui pèse lourd sur les comptes de la sécurité sociale.
En prenant l'exemple de la Suède, elle veut mieux rémunérer les actes chirurgicaux ou de kinésithérapie « pour encourager de meilleures pratiques et éviter la ré-hospitalisation des patients », explique le quotidien. Si retour à l’hôpital il y a, les professionnels ne seraient pas rémunérés par l’Assurance maladie.     

Promouvoir les génériques

La promotion des génériques devrait également connaître un nouveau coup de fouet l’an prochain. 150 millions d’euros peuvent être économisés grâce à ces médicaments moins chers que les originaux. La maîtrise des prescriptions et des soins en ville comme à l’hôpital est également un poste important : 750 millions d’euros.

Les médecins qui prescrivent trop d’arrêts maladie sont rappelés à l'ordre. Objectif, 100 millions d’euros d’économies.

De son côté, l’hôpital sera prié de faire moins appel aux ambulances. Pour transporter les patients, les taxis et les transports collectifs seraient une alternative de choix, selon la Cnam qui espère ainsi diminuer cette enveloppe de 160 millions d’euros.

Enfin, la chasse aux fraudeurs, qu’ils soient patients ou professionnels soignants, devrait se poursuivre. Nicolas Revel a fixé un objectif de 210 millions d’euros.