Migraine, fibromyalgie, douleurs dorsales… Ces trois affections partagent plus que les douleurs récurrentes. Elles sont aussi améliorées par l’acupuncture. Le mystère plane pourtant sur l’effet réel de cette technique ancestrale, venue de Chine. Une équipe de l’Institut de recherche biomédicale de Los Angeles (Etats-Unis) apporte une piste d’explication dans Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine.
25 hommes courageux ont accepté de se voir criblés d’aiguilles pour le bien de cette étude. Les chercheurs ont recouru à une version modérée de l’acupuncture. Pendant 20 minutes, les manipulateurs ont alterné la torsion des aiguilles et la pause. Une légère chaleur d’origine électrique a aussi été envoyée dans les aiguilles.
Un afflux de monoxyde d’azote
Cette stratégie produit normalement une sensation de chaleur autour des aiguilles. C’est ce phénomène qui apaise la douleur. Mais l’explication de ce mécanisme intervient au niveau microscopique. Le taux de monoxyde d’azote dans la peau augmente au cours de la séance d’acupuncture. Par rapport aux autres périodes, il est deux fois plus élevé.
Ce composé chimique a tendance à relaxer les vaisseaux sanguins, favorisant la circulation sanguine. Ainsi, l’afflux de monoxyde d’azote encourage indirectement la libération de substances analgésiques et sensibilisantes dans l’organisme. C’est de là que viennent l’impression de chaleur et les bénéfices de la technique sur la douleur.
Pour observer cela, les chercheurs ont dû développer un outil taillé sur mesure. « Notre laboratoire a développé un dispositif non-invasif et non douloureux composé de biocapteurs, capable de réaliser des échantillons de biomolécules humaines dans des régions spécifiques de la peau », explique Sheng-Xing Ma, qui signe ces travaux.
Source : Evidence-based Complementary and Alternative Medicine
Utiliser les bons outils
Afin de confirmer leurs résultats, les scientifiques ont évalué une autre technique utilisée en acupuncture. A l’inverse de celle qui provoque une sensation de chaud, elle fait ressentir du froid. « La réduction est obtenue en effectuant un mouvement rapide de rotation de l’aiguille », détaille Sheng-Xing Ma. Lorsque l’implantation est plus intense, la concentration de monoxyde d’azote chute.
Ces informations fournissent une idée plus précise du fonctionnement de l’acupuncture. Mais ce n’est pas tout. Les chercheurs estiment aussi que les résultats plaident en faveur de l’usage d’outils adaptés lors des études sur cette méthode ancestrale. Leur absence explique peut-être les observations inégales publiées par le passé.