Le diabète a été identifié par l’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté comme l’une des pathologies devant bénéficier en priorité d’une approche préventive. Elle a donc mis en place une opération de dépistage du diabète de type 2 dans 212 officines de la région, du 5 au 17 décembre derniers.
En se rendant dans leur pharmacie, les patients de plus de 40 ans étaient encouragés à remplir un questionnaire visant à identifier leurs facteurs de risque, hypertension et surpoids notamment. Ceux présentant ces risques se sont vus proposer un test de glycémie.
376 diabétiques probables
Ces tests ont révélé que de nombreux diabétiques s’ignorent. Sur les 2 719 personnes dépistées, âgées en moyenne de 61 ans, 376 présentaient un taux de glycémie anormal, soit 14 % : pour 234, elle était supérieure à 1,26 g/L, et même à 1,39 g/L pour 101 d’entre elles.
Ces taux, calculés chez des clients qui n’avaient rien mangé dans les deux heures, suffisent à poser un diagnostic. Les pharmaciens ont alors adressé les personnes concernées à leur médecin traitant, pour qu’il puisse mettre en œuvre la procédure de diagnostic et assurer la prise en charge.
Pour confirmer le diagnostic, la glycémie sera à nouveau relevée par deux prises de sang, à deux semaines d’intervalle.
500 000 malades s’ignorent
Aujourd’hui, en France, plus de 500 000 personnes seraient diabétiques sans le savoir. La maladie peut en effet rester silencieuse pendant de nombreuses années, sans que les patients présentent un quelconque symptôme.
Résultat : le diagnostic est souvent établi avec cinq ou dix ans de retard. Mais l’excès de sucre a déjà provoqué de graves dégâts : lésions au niveau des yeux, des reins, des nerfs, du cœur et des jambes — nécessitant parfois une amputation. Ainsi, cette maladie est la première cause de cécité en France : 5 000 diabétiques perdent la vue chaque année.
Il faut donc dépister cette maladie le plus tôt possible par un dosage de la glycémie à jeun. La campagne de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté ayant prouvé son intérêt, elle sera renouvelée courant 2018. L’initiative pourrait aussi faire tache d’huile : une opération similaire a déjà été organisée par l’ARS Grand-Est.