Le classique « Pas ce soir, j’ai mal à la tête » peut parfois prendre une dimension toute autre. Les rapports sexuels déclenchent parfois de violents maux de tête, qui interviennent la plupart du temps juste avant ou pendant l’orgasme.
Cette petite particularité – à l’origine de grandes frustrations – concernerait au moins 1 % de la population. Sans doute bien plus, d’après les spécialistes, l’essentiel des cas n’étant pas signalé.
Elle est le plus souvent bénigne. Il peut s’agir de maux de tête provoqués par des contractions des muscles du cou et de la tête, et dont l’intensité s’accroît avec l’excitation sexuelle. La douleur qui s’installe pendant le coït peut perdurer pendant quelques jours.
« J’avais envie de mourir »
Il peut aussi s’agit de céphalée vasculaire. Au moment de l’orgasme, le plaisir se transforme en violent mal de tête, qui persiste quelques minutes à quelques heures. Il peut s’accompagner de nausées, de sueurs froides, de vomissements, voire même de palpitations cardiaques.
Il est impressionnant et peut être extrêmement douloureux. « Nous faisions nos petites affaires, et au moment d’atteindre l’orgasme, le mal de tête m’a pris, raconte Tania Escobar, une victime de ces céphalées orgasmiques, au Daily Mail. J’avais envie de mourir, tellement la douleur était forte. »
La douleur est une réponse à l’augmentation de la pression sanguine dans le cerveau, et son épicentre est situé autour ou derrière les yeux. Dans la majorité des cas, il n’a pas de conséquences.
Consulter la première fois
Mais ces céphalées peuvent aussi trahir des pathologies bien plus sérieuses. Elles sont parfois causées par une hémorragie cérébrale, par un accident vasculaire cérébral (AVC), voire même par la présence d’une tumeur.
Lucinda Allen, une Britannique de 38 ans, s’est ainsi retrouvée paralysée à la suite d’un AVC causé par un orgasme. Au moment de l’accident, elle était enceinte de 6 mois, et avait dû être placée dans le coma après une série d’attaques cérébrales.
C’est pourquoi, lorsqu’elles surviennent, il est indispensable de consulter rapidement. « Si c’est la première fois que cela vous arrive, on ne peut pas écarter la possibilité d’une hémorragie, explique dans Broadly le Dr Fayyaz Ahmed, neurologue britannique spécialiste de la migraine. Nous devons en chercher la cause, en réalisant une IRM. »
En revanche, si le phénomène est récurrent, pas de panique, ajoute le neurologue. « Il est impossible d’avoir plusieurs hémorragies cérébrales en quelques semaines. Si vous avez eu plusieurs maux de tête en lien avec des rapports sexuels récemment, il ne s’agit que de migraines, ou de céphalées orgasmiques. »
Les maux de tête liés à l’activité sexuelle sont plus fréquents chez les personnes d’une vingtaine d’années, et autour de quarante ans. Et, pour une fois, les hommes sont plus touchés que les femmes : ils sont trois fois plus nombreux à en souffrir. C’est donc désormais à leur tour de dire « Non chérie, pas ce soir : je vais avoir mal à la tête ».