« Le combat va continuer dans la durée », promettent les élus et les habitants des alentours de Decazeville. Réunis ce samedi 1er juillet sous un ciel menaçant, ils étaient déjà plus de 1 000 ce matin à manifester contre la fermeture de leur maternité, à l’initiative du collectif Tous ensemble, créé pour la défendre.
Ce jeudi, la commission spéciale pour l’organisation des soins (CSOS) de l’Agence régionale de Santé (ARS) Occitanie s’est prononcée pour l’arrêt de son activité, à 18 voix contre 5, et 3 abstentions. La décision finale de l’ARS devrait être connue lundi, au cours d’une conférence de presse.
« Les dés sont pipés »
Les activités obstétriques de la maternité avaient été suspendues à la suite du décès en couche d’une mère et de son bébé en octobre dernier. Des failles de sécurité sanitaire avaient été évoquées, mais l’enquête qui a suivi a révélé que la jeune femme avait été victime d’une embolie amniotique, une pathologie rare, impossible à prévoir, et responsable de 10 % des décès en couches.
« Les dés sont pipés depuis le départ !, s’indigne le collectif. Alors qu’un rapport d’expertise a dédouané la maternité de sa responsabilité dans le drame qui a motivé la décision de suspension d’activité en octobre dernier ; alors que les recrutements de praticiens et des personnels ont été engagés ; alors que le niveau de sécurité a été élevé, l’ARS a continué à jouer l’attentisme et a continué d’instruire à charge le dossier, soutenant la même orientation qu’en décembre dernier : la fermeture de la maternité ! »
Une logique économique
Un acharnement de longue date que les membres du collectif dénoncent. « Nous sommes dans une logique d’économies, qui ne répond pas aux besoins de santé », estime Jean-Paul Boyer, son porte-parole.
La maternité de Villefranche-de-Rouergue, seul établissement tampon entre Decazeville et Rodez, est également menacée de fermeture. Les femmes enceintes autour de Decazeville seraient alors réorientées vers la ville de Rodez, située à 40 km et plus de trois quarts d’heure de route.
Quelle que soit la décision de ce lundi, Tous ensemble ne compte donc pas baisser les bras. « Il y a 20 ans que l’on veut notre mort, pouvait-on entendre au cours de la réunion organisée mercredi dernier en prévision de la manifestation de ce matin, rapporte Centre Presse Aveyron. Vingt ans plus tard, on est toujours en vie. Maintenant, l’objectif est de se retrouver dans 10 ans et de pouvoir dire : il y a 30 ans, on voulait notre mort, 30 ans plus tard, on est toujours en vie ! »