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Particules fines

Pollution : 9 années de vie perdues dans les villes

Par Audrey Vaugrente

La pollution aux particules fines ampute l'espérance de vie de ceux qui y sont exposés toute l'année. 

elwynn/epictura

La lutte s’organise contre la pollution atmosphérique dans le monde. Dans les villes, en particulier, les particules émises par le trafic routier sont devenues indésirables. Dangereuses pour les poumons, le système cardiovasculaire ou encore les muqueuses, elles ont un impact majeur sur la mortalité prématurée.

En témoigne une étude de l’université d’Aarhus (Danemark), publiée dans Ecological Indicators. Par rapport aux normes fixées par l’Union européenne, une exposition chronique aux particules fines raccourcit considérablement l’espérance de vie. 10 microgrammes par mètre cube d’air réduisent de 9 à 11 ans la durée de vie des citadins, selon les calculs du Pr Mikael Skou Andersen, qui signe ces travaux.

Trafic routier, chauffage

Les répercussions de la pollution atmosphérique sont bien plus lourdes que celles estimées jusqu’ici. D’après les calculs précédents, un excès de particules fines dans l’air était associé à une espérance de vie amputée d’un à deux ans.

En réalité, en l’espace d’un an, 100 personnes sur un groupe de 100 000 perdraient la vie prématurément à cause de ces polluants. L’impact est considérable.

Cette pollution n’est pourtant pas inéluctable. Les principales sources d’émissions de particules fines sont le trafic (routier, ferroviaire, fluvial) ainsi que le chauffage individuel et l’industrie de manufacture. Des alternatives propres aux hydrocarbures existent dans ces différents secteurs – les véhicules électriques ou les énergies renouvelables par exemple.

Mais comme le rappelle le Pr Mikael Skou Andersen, « les pays membres de l’Union européenne ne parviennent pas à atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés ». Ce manque d’action politique a été aggravé par les supercheries de différents fabricants automobiles.

Une prise de conscience

A cause du « diesel gate », des véhicules polluants ont été mis sur le marché. Or, cet hydrocarbure est responsable de 38 000 décès prématurés en 2015. Une estimation qui ne prend en compte que l’effet des oxydes d’azote.

Se tourner vers des sources d’énergie moins polluantes est non seulement utile pour la santé des citoyens, mais aussi rentable économiquement. Rien qu’aux Etats-Unis, les vies épargnées ont permis d’économiser 7,4 millions de dollars en un an (6,5 millions d'euros). En Europe, la somme est moins élevée car les autorités s’appuient sur les années de vie sauvées.

Selon le chercheur, ces résultats doivent tout de même servir d’alerte pour les autorités sanitaires. « Nous devons comprendre l’impact réel d’une exposition à long terme afin de mettre en place de meilleures stratégies et réduire la consommation d’hydrocarbures », estime Mikael Skou Andersen.