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Trouble métabolique

Obésité : le lien avec notre microbiote se précise

Par Anne-Laure Lebrun

Un même mécanisme moléculaire serait impliqué dans le développement de l'obésité et la survenue de maladies cardiovasculaires. 

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Le lien entre microbiote et obésité s’éclaircit. Une équipe américaine de la Cleveland Clinic a découvert le mécanisme biologique sous-jacent. Dans Cell Reports, ils expliquent qu’en bloquant ce processus, il est possible de prévenir l’obésité, la résistance à l’insuline et lutter contre le stockage du gras.

 

Les chercheurs se sont particulièrement intéressés à une molécule fabriquée par la flore intestinale, triméthylamine oxyde (TMAO). Cette dernière est sécrétée par les bactéries intestinales lors de la digestion de viandes rouges, de charcuteries ou d’œufs.
De précédents travaux publiés par la même équipe ont montré qu’une quantité importante de TMAO est associée aux maladies cardiovasculaires telles que les AVC ou la crise cardiaque. Le dosage de cette molécule permet même de prédire le risque d’accident cardiaque.

Et étant donné que les maladies cardiovasculaires et l’obésité sont étroitement liées, l’équipe de recherche a supposé que la molécule TMAO pouvait être impliquée dans les deux pathologies.

 


Piste thérapeutique

Pour le savoir, ils ont étudié des souris génétiquement modifiées incapables de produire cette molécule. Résultat : les cobayes semblaient être protégés de l’obésité, même s’ils étaient nourris avec des aliments riches en gras et hautement caloriques. De plus, ces souris avaient davantage de graisse brune que de graisse blanche, ce qui tend à lutter contre la prise de poids.

Plus intéressant encore, ces résultats se confirment chez l’homme. L’étude de 435 patients présentant des taux élevés de TMAO montre que cette molécule est associée à une plus forte incidence du diabète de type 2 et d’obésité.
Pour les auteurs, ces résultats apportent une preuve supplémentaire du rôle du microbiote dans le développement de l’obésité, mais aussi des autres maladies apparentées à ce trouble métabolique.
« Ils mettent en lumière une nouvelle voie d’action possible pour manipuler le microbiote afin de combattre l’épidémie d’obésité et de diabète », conclut le Dr Mark Brown, responsable des travaux. L'usage d'antibiotiques ou de probiotiques pourrait, par exemple, aider à rétablir l'équilibre du microbiote.