La placentophagie a la cote aux Etats-Unis et gagne du terrain en Europe. Derrière ce nom barbare se cache une pratique peu ragoûtante : la consommation du placenta après la naissance de son enfant pour lutter contre la dépression post-partum et faire le plein de vitamines et minéraux.
Cuit, cru, frit… Les adeptes peuvent trouver plein d’idées de préparations dans le livre de recettes américain « The Placenta Cookbook ». Mais le plus souvent, les mères optent pour des gélules contenant leur placenta déshydraté.
Des risques...
Sauf que ces femmes – et parfois des hommes – semblent ignorer les dangers de cette pratique en vogue. Les autorités sanitaires américaines viennent notamment d’alerter la population à la suite d’un cas d’infection d’une mère et de son enfant. La contamination aurait eu lieu via l’allaitement.
Et les virus et les bactéries ne sont pas les seuls dangers à craindre. Selon une étude l’université Northwestern, le placenta contiendrait aussi du plomb ou du mercure. Le placenta forme une barrière de protection pour le fœtus et bloque ainsi le passage de ces métaux lourds.
Par ailleurs, les chercheurs indiquaient qu’à ce jour, aucune étude sérieuse ne s’était intéressée aux risques de la placentophagie. Aussi est-il possible que des risques plus importants existent pour la mère et pour l’enfant.
... et aucun bénéfice
Les autorités américaines ont par ailleurs rappelé qu’aucune étude sérieuse n’avait montré de bénéfices pour les mères. Déjà en 2015, les chercheurs de l’université Northwestern le disaient plutôt clairement : « Le placenta ne prévient pas la dépression post-partum, ne soulage pas la douleur post-accouchement, ne donne pas plus d’énergie et ne stimule pas la lactation ».
En France, cette pratique est illégale. Une circulaire d’août 2012 précise que le placenta doit être détruit après l’accouchement et qu’il est interdit aux femmes de le récupérer.