Le nouveau protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) de la maladie de Lyme ne verra pas le jour en juillet. Ce document doit faire évoluer le dépistage et la prise en charge de cette infection. Mais lors du second comité de pilotage du plan national sur la Borréliose de Lyme et autres infections transmises par les tiques, la Direction générale de la santé (DGS) a indiqué que sa mise en œuvre « est prévue à la rentrée ».
La DGS a expliqué que la Haute Autorité de santé avait réalisé une première évaluation de ce protocole co-construit avec les représentants des malades. « Ce protocole est le sujet central du plan. Sans une définition plus large des maladies vectorielles à tiques et un consensus sur l’aspect multi-symptomatique et les formes tardives persistantes, il sera impossible de former des médecins et d’ouvrir des centres plurisciplinaires », prévient Pierre Hecker, vice-président de l’association France Lyme.
Des efforts consentis
Mais le retard du PNDS n’inquiète pas le représentant des patients. Au contraire, il estime que les discussions avancent bien. « Une trentaine d’experts travaillent et confrontent leurs idées pour établir le consensus 2017. Tous les aspects sont abordés. Cela demande du temps, mais c’est la garantie que les discussions sont approfondies », explique-t-il, précisant tout de même que l’association France Lyme n’acceptera pas des conclusions « au rabais ».
Néanmoins, il comprend que certaines associations, comme Lymaction, soient en colère. Ces dernières s’attendaient à des gestes et mesures concrètes pour les malades. Or, les actions promises ou déjà mises en œuvre concernent essentiellement la prévention. « En 6 mois, cela a énormément avancé, c’est évident que les autorités font des efforts », juge-t-il.
La prévention, un enjeu prioritaire
Ainsi, des dépliants de sensibilisation à destination du grand public, et en particulier des enfants, ainsi que des professionnels ont été élaborés. Des milliers d’exemplaires ont d’ores et déjà été diffusés. Plus de 2 000 affiches devraient également être placardées dans les forêts pour sensibiliser les randonneurs et ouvriers forestiers au mois de juillet.
En outre, des chroniques d’experts d’environ une minute devraient être diffusées tout l’été sur les radios nationales. Une application nommée « signalement-tique » mise au point par le ministère de la Santé et l’Inra sera également disponible sur smartphone à partir du 15 juillet. Elle délivrera des conseils en cas de morsure de tique et recueillera des données d’exposition indispensables aux chercheurs. La prise en charge des malades, elle, devra attendre.