L’Ile-de-France veut éradiquer le sida d’ici 2030. Un objectif ambitieux quand on sait qu’un tiers des personnes porteuses du VIH déclarées dans l’Hexagone vit dans cette région.
Déjà engagée dans la lutte contre la maladie sur la base des actions préconisées par l’ONUSIDA (1), la région va donc intensifier ses actions de prévention et de dépistage. « On peut toujours faire mieux », a rappelé Valérie Pécresse, la présidente de la région, ce 4 juillet lors d'une conférence de presse.
Priorité au dépistage
Pour « une région Ile-de-France sans sida », l’accès au dépistage sera facilité. La région devait participer à hauteur de 50 % à l’achat de bus. Ils seront employés par le Centre régional d'information et de prévention du Sida (Crips) et sillonneront toute la région. Ils permettront d’accéder aux populations les plus vulnérables et les moins enclines à se faire dépister comme les migrants, les travailleurs du sexe, les usagers de drogues ou encore la communauté homosexuelle. A bord, ils pourront réaliser un test de dépistage rapide gratuit grâce aux autotests.
Ces dispositifs sont plébiscités par la région puisqu’elle prévoit l’achat et la diffusion de 10 000 autotests. Au moins 2 000 seront disponibles cet été. « La région, au travers du Crips, entend ainsi mettre à disposition de nouveaux autotests auprès des associations et des professionnels de santé et d'en promouvoir l'usage », explique-t-on dans un communiqué de presse.
Prévenir les nouvelles infections
En ce qui concerne la prévention, la région souhaite également recenser le nombre de distributeurs de préservatifs dans les lycées, et accroître leur nombre si besoin. Le site http://ipasscontraception.fr, qui recense des informations autour de la sexualité et permet de trouver un centre de planning familial, sera enrichi. Des données complémentaires sur le VIH devraient être apportées.
Et parce que la prévention passe aussi par les médecins, la région souhaite renforcer la formation des professionnels de santé. « La région proposera une sensibilisation dans les instituts de formation sanitaire et sociale à travers des modules dispensés par le Crips », a-t-elle indiqué.
Elle s’est également engagée à financer l'inscription de jeunes docteurs franciliens à la 9e Conférence scientifique internationale sur le VIH qui se déroulera à Paris du 23 au 26 juillet 2017.
Enfin, l’accent est également mis sur la lutte contre les discriminations. Valérie Pécresse a promis qu’une aide sera apportée à toutes personnes victimes de discriminations et souhaitant mener des actions en justice.
(1) 90 % des porteurs du VIH sont conscients de leur statut, 90 % des malades sont traités, 90 % des patients ont leur charge virale indétectable.