Le nombre de victimes du choléra au Yémen continue de grimper. Depuis fin avril, plus de 1 600 personnes sont mortes et près de 276 000 auraient été infectées. La quasi-totalité du pays est touchée. « C’est la pire épidémie de choléra au monde », a déploré l’Organisation mondiale de la santé (OMS) la semaine dernière.
Dans son dernier point épidémiologique, l’agence onusienne précise que les enfants de moins de 15 ans représentent plus de 40 % des cas. Les plus de 60 ans comptent pour un tiers des décès.
Cette maladie diarrhéique est due à l’ingestion d’une bactérie appelée Vibrio cholerae. Elle se trouve dans les eaux ou les aliments souillés par des excréments humains. « En l’absence de traitement, la mort survient en 1 à 3 jours », indique l’Institut Pasteur sur son site internet.
Avoir accès à une eau propre est donc indispensable pour enrayer l’épidémie. Or, la guerre a détruit les infrastructures sanitaires et d’assainissement de l’eau. Plus de 14 millions de Yéménites n’ont pas accès à de l’eau potable.
Difficultés d'accès aux soins
Pour pallier cette situation, l’OMS et les ONG comme Médecins Sans Frontières et la Croix-Rouge envoient des tonnes de chlore pour assainir l’eau. Leurs cargaisons contiennent aussi des médicaments, des solutés de réhydratation et de lits médicalisés. Des dizaines de centres de traitement ont également été construits pour accueillir et isoler les malades.
« Le plus gros défi est d’atteindre la population, souligne Christian Lindmeier, porte-parole de l’OMS. Un effort logistique important a été réalisé, mais les gens ont maintenant besoin de savoir qu’ils peuvent venir ici ».
Il faut dire que les besoins dans le pays sont colossaux. Selon l’OMS, 19 millions de Yéménites sont dans l'attente d'une aide humanitaire. Outre les soins médicaux, la population est en proie à une famine.
Or, aujourd’hui, l’épidémie de choléra concentre les efforts de tous les acteurs de terrain. « Les organisations humanitaires ont dû diriger leurs ressources programmées à la lutte contre la malnutrition vers la lutte contre le choléra », a noté Jamie McGoldrick, coordinateur des affaires humanitaires de l'ONU pour le Yémen lors d'un point-presse à Sanaa, la capitale du Yémen.