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Six mois d’interdiction d’exercice

Cherbourg : le généraliste condamné pour ses propos sur les handicapés

Par Ambre Amias

Le généraliste de Cherbourg qui avait notamment reconnu l’utilité de l’extermination des personnes handicapés par les nazis a été condamné par l’Ordre des médecins.

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Six mois d’interdiction d’exercer, dont trois avec sursis. L’Ordre des médecins de Basse-Normandie a fermement réagi aux propos du Dr Jean-François Pion, un généraliste de Cherbourg qui a, selon sa chambre disciplinaire, fait des déclarations « contraires au respect de la vie humaine, de la personne et de sa dignité, ainsi qu’au principe de moralité ».

Il était jugé pour avoir défendu « la solution finale » appliquée aux personnes handicapées. Les faits remonteraient au 21 janvier dernier, d’après le journal Libération. L’Agence régionale de Santé (ARS) Normandie avait demandé sa radiation

Solution finale

L’Ordre avait justement été contacté par l’ARS, dont la directrice avait émis des « doutes sérieux » quant à la capacité du praticien à continuer à prendre en charge des personnes handicapées.

Selon la version d’une infirmière, qui a rapporté ces propos à l’Agence régionale de santé, l’homme aurait partagé, pendant 40 minutes, son opinion quant à la solution finale appliquée par les nazis aux homosexuels et aux handicapés.

Dans le bureau des infirmières de la maison d’accueil spécialisée (MAS) de la Glacerie (Manche), il aurait expliqué ce jour-là que « les nazis ont pris les individus qui ne servaient à rien dans la société », ajoutant que les expériences menées sur eux leur avaient permis d’être « utiles ».

Une défense bancale

« Si on parle de façon intellectuelle, c’est logique », aurait estimé le généraliste, qui aurait également expliqué ne pas comprendre « qu’on laisse » les handicapés « se reproduire » alors que les stériliser serait « une bonne chose ». « Parfois, un bon coup de cyanure et paf ! », aurait-il déclaré.

La défense de l’accusé est aussi trouble que ses propos. Sans nier les propos, il avait tenté de minimiser leur portée, en avançant le « silence coupable » de l’infirmière qui l’avait laissé déblatérer, qu’il avait interprété comme une « provocation forcée ». Son avocat a aussi tenté de faire valoir le cadre privé du bureau des infirmières, ce qui n’a pas ému outre mesure la chambre disciplinaire.

Se refusant à tout commentaire, le Dr Pion a rappelé que d’autres procédures étaient en cours. Le généraliste est en effet dans le collimateur de la justice civile, le parquet de Cherbourg s’étant saisi du dossier.