Depuis le début de l’année 2017, cinq cas d’intoxication grave à la codéine ont été recensés. Ce mercredi 12 juillet, le ministère de la Santé a réagi en plaçant la codéine, mais aussi le dextrométhorphane, l’éthylmorphine et la noscapine, sur la liste des médicaments délivrés sur ordonnance. L'effet est immédiat.
La plupart des médicaments codéinés étaient en effet jusqu’à présent disponibles sans ordonnance. Depuis 2013, des détournements de ces médicaments ont été enregistrés. Les « purple drank », aussi appelées « lean », « codé », ou encore « cocktail bleu », sont avant tout consommées en soirée, le week-end. Ce sont des mélanges de sodas avec des médicaments contenant codéine, sirops antitussifs et antalgiques notamment, tous en vente libre. Des antihistaminiques y sont souvent ajoutés.
Intoxications festives
« Ils retirent un quart du liquide contenu dans la bouteille de Sprite, ajoutent 3 à 20 comprimés de Phenergan (antihistaminique, ndlr) et attendent que le « gaz monte » (sic), explique un représentant du groupe focal sanitaire du dispositif Tendances récentes et nouvelles drogues (TREND) de l’OFDT. Un flacon d’Euphon (antitussif codéine, ndlr) est ajouté, ainsi que des bonbons – Dragibus ou Jelly Ranch ».
Ces boissons, consommées pour leurs effets psychotropes, ne sont pas sans danger. À court terme, la codéine provoque des troubles du sommeil et du transit, et des démangeaisons peuvent apparaître. Des cas plus graves de consommation ont mené à des hospitalisations, durant lesquelles des troubles de la vigilance, du comportement, mais surtout des crises convulsives généralisées ont été observées.
Effet immédiat
En mai dernier, Pauline Cebo, une adolescente de 16 ans, était décédée d’une overdose de codéine chez elle, sur son lit, en rentrant d’une soirée trop arrosée. Sa mère avait découvert son corps le lendemain midi. Le drame avait mis le problème sur le devant de la scène, et les pouvoirs publics n’ont pas tardé à réagir.
D’après les informations du Parisien, l’arrêté ministériel interdisant la vente libre de codéine devrait s’appliquer immédiatement. Revers de la médaille : ces spécialités antalgiques ne seront plus aussi facilement accessibles en automédication de douleurs aiguës, pour les patients qui en ont réellement besoin.