Après l’ère du papy-boom qui résumait le déséquilibre entre actifs et retraités, voici l’époque du « mamie-boom ». En 2040, près de 4 millions de Français auront plus de 85 ans et le pays comptera 2 millions de personnes dépendantes. « Et si face à la massification des étudiants, on a créé des universités, fac à massification du vieillissement, on a créé… des maisons de retraite », observe Luc Broussy dans son rapport remis ce lundi au Premier Ministre (1) dans le cadre de la future loi sur les personnes âgées. Chargé d’élaborer des propositions pour adapter la société française au vieillissement de la population, le conseiller général du Val d’Oise et maire adjoint de Goussainville n’y va pas par quatre chemins : « cette nouvelle génération de vieux ne se fera pas avoir ». Elle sera, selon lui, beaucoup plus exigeante, notamment parce « qu’elle aura vu vieillir ses propres parents ou ses grands-parents. »
Alors pour faire face à l’explosion de ces « très vieux valides », le groupe de travail dirigé par Luc Broussy fixe 10 objectifs qui vont de l’adaptation des logements à des formules d’hébergement intermédiaires entre le domicile et les maisons de retraite en passant par la création d’un guichet unique regroupant les administrations.
La ville de demain devra être accessible, plaident les rapporteurs en insistant sur des transports en commun adaptés. Mais Luc Broussy défend également sur la préservation de l’autonomie. « La génération des "il est interdit d’interdire" aura du mal à se voir interdit le volant ». Aussi, propose-t-il des remises à niveau dans les auto-écoles, un adaptation des voitures au grand âge et l’apposition d’un autocollant pour les conducteurs de plus de 75 ans et plus. »