« L’épidémie de choléra au Yemen est hors de contrôle », déclarait le Comité international de la Croix-Rouge, le 10 juillet dernier. Le pays, en proie à une guerre civile, et miné par cette maladie infectieuse, qui a déjà touché plus de 300 000 personnes, et causé au moins 1 600 décès.
Face à l’ampleur de l’épidémie, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est dite préoccupée par un risque éventuel de propagation lors du pèlerinage de la Mecque, dans le pays voisin, l’Arabie Saoudite. L’évènement religieux se tiendra pendant une petite semaine, entre fin août et début septembre.
Une situation idéale pour la propagation
Chaque année, le pèlerinage réunit dans un espace réduit plusieurs millions de personnes, dont la moitié d’étrangers, fournissant ainsi un cadre idéal pour la propagation de maladies comme la méningite, la fève jaune, la dengue ou encore Zika, rappelle l’organisation onusienne. Mais cette année, c’est surtout le choléra qui inquiète.
« Les fortes concentrations de population associées à une hygiène défectueuse jouent un rôle important dans l’apparition et le développement d’une épidémie de choléra », souligne l’Institut Pasteur.
Cela fait néanmoins plusieurs années que l’Arabie Saoudite n’a pas eu affaire à une épidémie. Les pouvoirs publics ont mis en place des dispositifs de surveillance et de dépistage pour éviter tout risque. « Selon moi, ils sont bien préparés », a déclaré Dominique Legros, épidémiologiste à l’OMS, spécialiste des questions sur le choléra.
Vaccin et hygiène
Le choléra est causé par une bactérie de l’espèce Vibrio cholerae, qui tue environ 5 000 personnes par an, surtout en Afrique. Après quelques jours d’incubation - parfois seulement quelques heures -, de violentes diarrhées et vomissements interviennent, entraînant une très forte déshydratation. Sans traitement, la mort survient en un à trois jours, surtout chez les personnes âgées et les enfants.
Le traitement consiste surtout à réhydrater et alimenter les patients, oralement ou par intraveineuse. Pour la prévention, un vaccin est disponible, mais n’est généralement recommandé que pour les voyageurs étant amenés à soigner des populations malades. Il est efficace dans 90 % des cas, pendant 6 mois.
Mais le respect de normes d’hygiène strictes peut suffire à se prémunir de la transmission, qui intervient par contact avec les selles. Le lavage des mains est essentiel.
Se renseigner avant de partir
Si le risque devait se poursuivre au cours de l’été , l’OMS et les autorités sanitaires françaises fourniront des recommandations. Du côté du Maroc, « la situation sera suivie de près par les autorités, en concertation avec l’Arabie Saoudite, pour fournir aux pèlerins la couverture vaccinale autorisée », rapporte Media24.
Avant de partir, il est préférable de prendre rendez-vous avec son médecin, ou directement avec les centres de vaccination d’Air France ou de l’Institut Pasteur.