Assis dans l’herbe, vous n’arrêtez pas de scruter vos mollets de peur de trouver une tique accrochée en train de se délecter de votre sang. Mais si par malheur vous en trouvez une, surtout gardez la, la science en a besoin.
A partir de ce lundi 17 juillet, les personnes piquées peuvent déclarer le lieu de l’attaque de l’acarien gourmand de sang sur l’application Signalement-tiques. Celle-ci a été développée par l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) et la Direction générale de la santé (DGS) et est disponible gratuitement sur iPhone et Android.
Cette application sur smartphone s’inscrit dans le projet de sciences participatives intitulé « Citicks », inspiré d’une initiative suisse. Elle permet de collecter des informations sur les victimes de la tique (humain ou animal), l’âge des personnes piquées, le lieu et la date. Le contexte est lui aussi à renseigner. Il sera par exemple demandé s’il s’agit d’une promenade en forêt ou encore d’un pique-nique dans un sous-bois. Ces différentes données permettront de mettre au point une cartographie des piqûres.
Envoyer les tiques par la poste
Les citoyens volontaires pourront aussi envoyer le malotru aux équipes de l’Inra. Ainsi après avoir retiré la tique avec un tire-tique – jamais ne l’endormir avec de l’éther ou la retirer avec les doigts – et l’avoir prise en photo, il est possible de l’envoyer par la poste (1). L’Inra conseille de la mettre au congélateur 5 à 10 minutes afin de s’assurer qu’elle est bien morte. Scotchée à une feuille et accompagnée du numéro de déclaration obtenu lors du signalement sur l’application, la bestiole apportera des informations précieuses aux chercheurs de l’Inra.
Avec ce projet, ils espèrent avoir le même succès que les scientifiques suisses. « En 18 mois, ils ont obtenu près de 7 000 déclarations de piqûres de tiques et l’application a été téléchargée plus de 10 000 fois ! », a expliqué l’Inra en mai dernier lors de la présentation du projet.
Une soixantaine de bactéries et virus
La collecte de tique a pour ambition de mieux connaître les agents pathogènes présents dans son organisme. Actuellement les scientifiques en connaissent une soixantaine. Le plus connu est la bactérie Borrelia burgdoferi, responsable de la maladie de Lyme. Une pathologie très invalidante si elle n’est pas diagnostiquée et traitée rapidement. En France, environ 30 000 nouveaux cas sont recensés.
Les volontaires seront aussi invités à participer à des stages de recherche pour co-construire le projet Citicks. « Membres d’associations de malades, naturalistes, chasseurs, randonneurs, étudiants, professionnels de santé, de la forêt ou de l’agriculture… chacun pourra s’immerger dans un laboratoire de recherche pour apprendre à reconnaître les espèces de tiques et analyser leur contenu en agents infectieux », a précisé l’équipe. Ce dispositif devrait être prêt en 2018.
(1) Projet Citique, laboratoire tous chercheurs. Centre Inra Grand-Est Nancy. 54 280 Champenoux.