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Rapport de la Drees

Personnes âgées : une entrée en institution de plus en plus tardive

Par Audrey Vaugrente

L’âge moyen des résidents en établissement d’hébergement pour personnes âgées augmente. Le handicap et les maladies neurologiques sont aussi plus fréquents.

alexraths/epictura
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Les Français veulent vieillir à domicile, et le font le plus longtemps possible. L’âge moyen à l’entrée en établissement d’hébergement pour personnes âgées (EHPA) le confirme. En 2015, les hébergés étaient plus âgés par rapport à 2011.

En moyenne, les résidents comptaient ainsi presque 86 bougies. C’est ce que montre un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Fin 2015, près de 730 000 seniors vivaient au sein d’un établissement d’hébergement qui leur est dédié.

La plupart du temps (80 %), la structure est spécialisée dans la prise en charge des personnes âgées dépendantes, un EHPAD. Mais depuis 2011, la part des accueils transitoires progresse. 4 % des personnes âgées sont désormais accueillies dans un centre d’hébergement temporaire.

Une perte d’autonomie croissante

Cette évolution des structures d’accueil s’accompagne aussi d’un changement du portrait robot des résidents en EHPA. D’abord, ils sont plus âgés. La moitié d’entre eux a plus de 87 ans – les hommes étant un peu plus jeunes que les femmes. Ce phénomène s’explique par l’allongement de l’espérance de vie mais aussi l’arrivée des générations du baby boom vers le grand âge.

Cela explique sans doute le fort renouvellement des habitants de ces structures. Un quart des personnes accueillies sont arrivées au cours de l’année. Et deux tiers des sorties d’établissement sont dus à des décès. Dans les autres cas, elles correspondent souvent à un changement de structure.

Mais qui dit arrivée plus tardive dit aussi moins bonne santé physique. Désormais, 83 % des admis vivent une perte d’autonomie, contre 81 % en 2011. Sans réelle surprise, cette hausse est particulièrement marquée dans les EHPAD.

Des mises sous tutelle

De fait, la part de personnes présentant un handicap est considérable. 80 % des seniors en résidence spécialisée sont classés en GIR, qui détermine leur niveau de perte d’autonomie. Parmi eux, la quasi totalité a besoin d’aide pour la toilette ou pour s’habiller. 70 % ont également besoin d’assistance lors des repas.

A ces limitations physiques s’ajoute la population croissante souffrant de maladies neurodégénératives. En 2015, 260 000 résidents étaient concernés. Mais une minorité de ces malades sont pris en charge de manière adéquate. Parmi les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer, seuls 11 % logent dans une unité spécifique.

Dans certains cas, le handicap est tel qu’une mise sous protection juridique est nécessaire. Là aussi, le nombre de seniors concernés grimpe. 28 % bénéficient de ce statut. La plupart du temps, des associations (37 %) ou des membres de la famille (35 %) se chargent d’assurer la tutelle.

 

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