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QUESTION D'ACTU

Revue de la littérature

Les édulcorants associés à une prise de poids à long terme

Aspartame, stevia et autres édulcorants n’ont pas l’effet promis sur le poids. Au lieu de favoriser l’amincissement, ils sont associés à un risque accru de grossir.

Les édulcorants associés à une prise de poids à long terme Klanneke/epictura




Evitez les sodas… et leurs alternatives allégées ! Contrairement aux promesses affichées sur leurs étiquettes, les édulcorants n’aident pas à perdre du poids. Ce serait même le contraire, d’après une revue de la littérature réalisée par l’université de Manitoba (Canada). Publiée dans le Canadian Medical Association Journal, elle montre que sur le long terme, les produits light favorisent l’alourdissement.

Un Français sur cinq consomme des produits à base d’aspartame au moins une fois par semaine. Outre-Atlantique, la tendance est encore plus marquée : 30 % de la population en absorbe chaque jour. L’argument phare : ces produits permettent de limiter les apports en sucre, et donc la prise de poids.

Plus de poids

Mais rien dans la littérature scientifique ne semble confirmer cette affirmation. « En dépit du fait que des millions de personnes consomment régulièrement des édulcorants, peu de patients ont été inclus dans les essais cliniques qui évaluent ces produits », relève avec malice le Dr Ryan Zarychanski, co-auteur de la revue.

Les chercheurs canadiens ont donc passé au crible les résultats de 37 études, incluant un total de 400 000 participants. Leur conclusion est claire : aspartame, sucralose ou stevia n’aident pas à perdre du poids. Pire, ils favorisent une prise de poids sur le long terme. Sans pouvoir établir de lien avec l’obésité, une augmentation du tour de taille est manifeste. Plus la consommation dure, plus ce lien est solide.

Et les effets délétères des édulcorants ne s’arrêtent pas là. La revue de la littérature met aussi en évidence un lien avec des troubles du métabolisme. Pour chaque portion quotidienne, le risque relatif de diabète augmente de 3 %.

Le cœur à risque

En revanche, ces substances ne semblent pas avoir d’impact sur la résistance à l’insuline, la tolérance au glucose ou encore l’hémoglobine glyquée. Ces paramètres sont des marqueurs de gravité de la maladie.

Le cœur paie lui aussi le prix fort de cette substitution. La consommation d’édulcorants augmente de 13 % le risque de souffrir d’hypertension artérielle ou de faire un AVC. La probabilité de développer une pathologie cardiovasculaire aiguë, elle, est accrue de 32 %.

Ces résultats doivent inciter à prendre ses précautions, selon les auteurs. « Nous invitons les consommateurs à la prudence dans que les effets à long terme des édulcorants n’ont pas été intégralement élucidés », insiste le Dr Meghan Azad, également signataire des travaux.


Accentuer la recherche

Si les édulcorants ne peuvent pas directement expliquer l’émergence de ces pathologies, ça n’est pas la première fois qu’un doute est émis. En mars 2017, une cohorte française (E3N) a fait état du même lien. Les consommatrices étaient 83 % plus à risque de diabète.

« Il faudra développer la recherche afin de comprendre les effets à long terme de ces produits, ainsi que leurs bénéfices », admet le Dr Meghan Azad. Mais des pistes ont déjà été avancées sur le sujet. Des études ont déjà suggéré un impact délétère des édulcorants sur le métabolisme, le microbiote intestinal ou encore le contrôle de l’appétit.

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