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Campagne de l'USPO

La contre-attaque des pharmaciens à l'offensive de Leclerc

Par Sandrine Chauvard avec Bruno Martrette

Avec l'Ordre et les syndicats, les pharmaciens lancent des campagnes d'information auprès du grand public pour dénoncer la volonté du groupe Leclerc de vendre des médicaments non remboursés.

DURAND FLORENCE/SIPA

 « Le pharmacien c'est beaucoup plus qu'un diplôme en blouse blanche » . Avec ces mots,  le ton de la campagne de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo) est donné. L'un des principaux syndicats pharmaceutiques, l'Uspo lance ce 12 mars une campagne qui sonne comme une risposte à la demande récente de E.Leclerc. En effet, le groupe de grande distribution souhaite aujourd'hui s'attaquer au monopole des officines sur la vente des médicaments non remboursés. Il l'a fait savoir avec un plan media important et une campagne de pub télévisée. 

La profession a mis quelques jours à réagir. L'objectif de cette contre-offensive de grande ampleur, explique le président de l'Uspo, Gilles Bonnefond, c'est de  sauver la pharmacie à la française,  « un modèle à préserver dans cette période difficile que vit actuellement le médicament ».

Cette campagne prendra la forme d'affiches envoyées à tous les pharmaciens qui auront pour but de rappeler la position et le vrai rôle du pharmacien. Une campagne qui sera également doublée d'une pétition disponible en pharmacie et destinée aux citoyens. Cette dernière demandera à la population de soutenir cette stratégie et la pharmacie de proximité  «toujours disponible et à l'écoute du patient».  Gilles Bonnefond souhaite initier une prise de conscience de l'opinion publique, mais aussi du gouvernement. Car, pour lui, la pharmacie à la française est clairement menacée, avec à la clé des fermetures d'officines possibles dans des endroits stratégiques.

Ecoutez Gilles Bonnefond, pharmacien et président de l'USPO: « Ce que l'on veut, c'est que l'opinion publique se rende compte que la pharmacie qui est aujourd'hui naturelle dans le décor est en danger ».

 

Selon l'Uspo, les logiques des deux acteurs sont totalement différentes. Pour le président du syndicat, E.Leclerc « n' a rien à faire sur le médicament ». 

Ecoutez Gilles Bonnefond: « Leclerc, aujourd'hui ce qu'il veut lui, c'est pousser à la consommation. Nous, on est sur le bon usage et la sécurité, ce qui n' a rien à voir avec les stratégies de la grande distribution »

 

Le syndicat le rappelle inlassablement, qu'être pharmacien, c'est plus qu'un diplôme. Pour lui, ceux exercant chez E.Leclerc, peuvent être considèrés même comme « ayant renoncé à la profession de pharmaciens ».

 

Ecoutez Gilles Bonnefond : « Quand on vend des médicaments, on les vend dans un cadre très particulier qui est une pharmcie avec des règles... on n'est pas dans une grande surface...»

 

Cette  initiative de l'Uspo doit être suivie par d'autres. L'Ordre national des pharmaciens met en œuvre une opération d’information d’envergure dans les 23 000 officines françaises. Elle a pour signature "Gardons les pieds sur terre". Elle permettra aux pharmaciens d’engager le dialogue avec les patients afin de leur expliquer que « d'être  docteur  en pharmacie ne suffit pas pour délivrer des médicaments ».