Mieux vaut s’y prendre tôt pour limiter les apports en sucres. Les programmes d’intervention sont plus efficaces chez les jeunes esprits. C’est ce que suggère une revue de la littérature publiée dans Obesity Reviews.
Menée sur 40 essais testant des stratégies de réduction des boissons sucrées, elle livre une conclusion claire. Les adultes ne tirent pas les mêmes bénéfices que les enfants de ces approches ciblées.
Perte d’efficacité
Les auteurs de cette publication ont passé en revue le contenu de 40 études. Ensemble, elles ont porté sur 16 500 participants appartenant à trois classes d’âges différentes : enfants, adolescents ou adultes.
Parmi les volontaires, ceux qui tirent le plus grand bénéfice des programmes de lutte contre les boissons sucrées sont les enfants. Ils parviennent à réduire leurs apports quotidiens de 30 %. Cela correspond, environ, à 2,5 cuillères à café.
L’impact des interventions est un peu moins marqué chez les adolescents. A l’issue des différents projets, ils ont réduit leur consommation de 10 %. « En moyenne, la consommation de sucre est deux à trois fois supérieure aux seuils recommandés dans tous les groupes d’âge, souligne Elisa Vargas-Garcia, co-auteur de l’étude.
Cela reste trop faible par rapport aux objectifs fixés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). D’après les critères de l’agence sanitaire, il faut que les sucres ne dépassent pas 10 % des apports alimentaires quotidiens.
Les adultes déçoivent
Faibles ou pas, les résultats sont là. Ce qui n’est pas le cas pour les adultes. Chez les participants majeurs, les programmes d’intervention n’ont aucun impact. Il faut dire que les recettes adoptées lors des différents projets varient sensiblement en fonction de l’âge. A commencer par le lieu d’intervention.
« L’école est un lieu courant pour cibler les comportements associés à l’obésité, admet Elisa Vargas-Garcia. Cependant, parmi les programmes ciblant les populations les plus jeunes, nous avons constaté que les interventions qui surviennent à la maison sont plus efficaces. »
Chez les plus jeunes, la clé du succès réside dans la mise en place d’un modèle d’exemplarité. Si les enfants sont capables d’identifier une personne qui s’en tire particulièrement bien, ils reproduiront plus souvent le comportement sain.
Faire de l’eau la priorité
Les chercheurs ont aussi constaté que les modifications de l’environnement sont plus efficaces. Placer des fontaines à eau dans les couloirs de l’école, par exemple, ou encore proposer régulièrement des alternatives aux boissons sucrées. L’idée est simple : faire de l’eau le produit privilégié.
Côté adultes, l’approche est plus complexe. Ils reçoivent des conseils nutritionnels, apprennent à déchiffrer les étiquetages, choisir des alternatives plus saines… La logistique est plus lourde et l’environnement reste difficile à gérer. « Le manque d’efficacité des interventions chez l’adulte est inquiétant », concède le Pr Janet Cade, également signataire de la publication.
C’est bien le cœur du problème. Les projets ponctuels peuvent s’avérer positifs, mais d’autres mesures doivent être proposées afin d’obtenir des résultats durables. Sur ce point, l’amélioration est absolument nécessaire.
« On estime que les enfants et les adultes tirent un quart de leurs apports en sucres des boissons sucrées », chiffre le Dr Charlotte Evans, co-auteur de la revue. Or, une consommation excessive favorise le développement de maladies chroniques, à la fois cardiovasculaires et métaboliques.