Rien que leur nom donne des frissons et des démangeaisons. Les punaises de lit, ces insectes suceurs de sang humain, ont posé leurs petites pattes en France. Enfin, plus précisément, dans le lit de milliers de Français.
Bien qu’aucune étude statistique n’ait relevé le nombre de victimes de ce nuisible, les professionnels du secteur sont formels : les infestations explosent depuis les années 2000. La Chambre syndicale désinfection, désinsectisation, dératisation (CS3D) aurait recensé au moins 200 000 sites infestés.
Sur le chemin de Compostelle
« En fait, les punaises reviennent depuis l’interdiction des produits dangereux pour l’homme comme le DDT », explique Stéphane Bras, porte-parole de la CS3D. De fait, ce fléau avait été éradiqué dans les années 1950 avec ce produit neurotoxique. Mais ce poison, avéré pour l’environnement, a été prohibé dans les années 1970.
Depuis, les bestioles prolifèrent partout dans le monde en « profitant des échanges internationaux de denrées alimentaires et de personnes, explique Stéphane Bras. Aujourd’hui, on les trouve partout. Les hôtels, les cinémas, les transports, les maisons de retraite… Tous les lieux où des gens vont pouvoir se reposer ». Elles sont aussi très présentes dans les lieux touristiques comme le chemin de Compostelle. Le phénomène est tel que des sites délivrent des conseils aux pèlerins et publient des témoignages.
Deux ans sans se nourrir
Outre les boutons rouges et alignés qui apparaissent au réveil sur le dos, les bras ou les jambes, leur présence se remarque par des petites taches de sang sur le drap. Au pied du lit, des petites traces noires, semblables à des taches d’encre, peuvent signaler leur présence. « Ces dernières témoignent de la digestion de leur repas de sang », explique le professionnel. En revanche, les punaises de lit ne riment pas avec saleté. Elles ne sont pas le signe d’insalubrité.
Si le sommier ou le matelas sont son domicile privilégié, leur petite taille – entre 4 et 7 mm – leur permet de se cacher dans le canapé, les plinthes de parquet, le papier peint, les prises électriques… Soit tous les lieux sombres où elles seront protégées de la lumière.
Et elles peuvent y rester longtemps. « Les femelles peuvent survivre sans se nourrir pendant 2 ans », indique Stéphane Bras. Et contrairement aux moustiques qui viennent perturber les nuits d’été, les punaises sont actives toute l’année.
L'extermination
Une présence indésirable qui peut rendre fou. D’autant que certains pensent y arriver seuls. « Il ne faut surtout pas croire que le problème disparaîtra de lui-même. Ou que cela va fonctionner avec des produits achetés dans le commerce. Ces derniers vont surtout favoriser la dispersion des punaises », prévient le spécialiste.
L’exterminateur devient alors votre meilleur allié. Avec des insecticides et/ou des fumigènes, le professionnel interviendra deux fois. « Les produits n’ont aucun effet sur les œufs, il faut donc passer une seconde fois trois semaines après leur premier passage pour détruire les larves », décrit le spécialiste, qui conseille de se méfier des entreprises qui promettent une efficacité optimale. Entre ces passages, passer l’aspirateur plusieurs fois par semaine devient indispensable. Et à chaque fois, il faut jeter le sac.
La chaleur et le froid peuvent aussi être très efficaces. Il est notamment conseillé de ranger des vêtements dans le congélateur à -18 °C pendant au moins 72 heures pour détruire ces bestioles. Le linge de lit et les vêtements doivent aussi passer à la machine à 60 °C. Au dessus de 47 °C, ces insectes meurent. Certains exterminateurs utilisent d’ailleurs ces techniques thermiques pour en venir à bout.