- Montrer son désaccord sur l'alcoolisation des mineurs
- Informer sur les liens entre alcool et cancer
- Rendre leur accès à l'alcool compliqué
- Ne pas leur "apprendre" à boire
- Donner l'exemple
C’est à l’adolescence que sont bus les premiers verres d’alcool. Et les schémas d’alcoolisation se mettent souvent en place à cette période, estime Jacqueline Bowden, spécialiste des sciences du comportement et chercheuse à l’université d’Adelaide (Australie).
Avec d’autres scientifiques du département de psychologie de son établissement, elle a décidé de s’intéresser aux comportements vis-à-vis de l’alcool chez les 14-17 ans, afin de trouver ce qui pourrait aider à réduire la consommation, encore élevée en Australie malgré une baisse ces dernières années.
L’un des principaux enseignements apportés par leur étude, publiée dans la revue BMC public health, est destiné aux parents. Ils pensent souvent que, quelle que soit leur implication, l’ado finira de toute manière par faire ce qu’il veut, et boire avec ses copains. Ils auraient tort, d’après Jacqueline Bowden. En respectant quelques règles, leurs recommandations pourraient avoir bien plus d’impact qu’ils pensent.
Tu feras ce que tu veux à 18 ans
« Le comportement des parents et leur attitude envers l’alcool font une véritable différence, et peuvent prévenir une alcoolisation trop précoce de leurs enfants », explique-t-elle. Et, pour bien faire, elle fournit quelques conseils issus de ses recherches.
En premier, il est important de faire preuve de fermeté quant à la consommation d’alcool chez les mineurs. Quel que soit leur âge entre 14 et 17 ans, une telle posture rend les enfants moins susceptibles de boire.
Information et surveillance
L’information sur les risques de cancer liés à l’alcool joue aussi beaucoup. L’étude a en effet révélé que parmi les 2 800 adolescents ayant participé à l’étude, moins d’un sur trois (28 %) n’avaient pas connaissance de ces risques.
« Nous savons que l’alcool cause des cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, de l’œsophage et des intestins chez l’homme, et du sein chez la femme », précise la chercheuse. Il faut que les enfants le sachent aussi.
Le prix, aussi, prend une dimension importante. Si les ados voient l’alcool comme quelque chose d’inaccessible, ils auront moins tendance à en acheter. Le côté financier est important, mais pas seulement : si la démarche d’achat est compliquée, ils consommeront moins. Les parents peuvent donc les surveiller, et se renseigner lorsque leurs enfants sont invités à des soirées chez des amis.
Donner l’exemple
Certains parents pensent qu’en permettant à leurs ados de boire à la maison, sous leur surveillance, ils les aideront à avoir une consommation raisonnée. Encore une idée reçue, d’après les chercheurs. « Les preuves suggèrent que cela augmente la consommation, et ce n’est donc pas recommandé », affirme Jacqueline Bowden.
Information, interdictions, prévention : le rôle des parents est important. Ils doivent aussi faire un effort personnel pour réduire la consommation d’alcool devant leurs enfants. « Nous oublions souvent que l’alcool est la drogue la plus largement utilisée à des fins récréatives en Australie, et qu’elle pèse sur les familles, ajoute-t-elle. Il est important que les parents donnent l’exemple. »