Yeux rivés sur son téléphone, il n’a pas vu le poteau qui se dressait sur son chemin. Une passante heurte un abribus tandis qu’un autre tombe la tête la première dans un escalier. Ces scènes pourraient être diffusées un samedi soir lors d’un bêtisier. Elles sont pourtant le préambule d’une vidéo de prévention de sécurité routière sud-africaine.
« Vous n’arrivez même pas à écrire un SMS en marchant, alors pourquoi le faîtes-vous en conduisant ? ». Le message est simple et même raisonné. Visionnée plus d’un demi-million de fois, cette campagne choc vise tout les publics.
Car les études réalisées en France comme ailleurs le montrent bien, les jeunes comme les plus âgées utilisent toujours plus leur téléphone au volant. A en croire une enquête menée par l'Association des Sociétés Françaises d'Autoroutes (ASFA) auprès de 2 000 personnes, près de 60 % des conducteurs téléphonent au volant. Et plus d’un tiers des personnes interrogées déclarent lire immédiatement les mails, textos ou notifications reçus. Quelque 20 % avouent y répondre alors qu’ils conduisent. Un comportement dangereux qui concerne plus de 40 % des 25-35 ans.
400 accidents mortels par an
A 130 km/h, 5 secondes passées sur son téléphone représentent près de 170 mètres sans regarder la route. Temps de réaction rallongé de moitié, distraction, ce passager indésirable multiplie par 3 les risques d’accident.
En 2015, sur les routes françaises, le téléphone portable a été responsable de 17 % des accidents mortels, contre 4 % cinq ans auparavant, soit une proportion multipliée par 4. Ce qui correspond à environ 400 accidents mortels par an.
Alors que ce soit un appel de grand-mère, un mail de son chef ou un SMS de sa fille, « cela peut attendre », rappelle les autorités sud-africaines. Un message à diffuser alors que les départs en vacances s'intensifient.