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Virage ambulatoire

Hôtels hospitaliers : accueillir les malades hors de l'hôpital

Par Anne-Laure Lebrun

Pour alléger les factures des hôpitaux, la France se lance dans les hôtels hospitaliers. Les patients ne nécessitant pas de soins particuliers y seront accueillis. 

ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

L’hôpital doit faire des économies. Alors dans le cadre du virage ambulatoire, une quarantaine d’établissements de santé vont proposer à leurs patients une prestation d’hébergement non médicalisé. Surnommé les « hôtels hospitaliers », ces services permettront d’éviter d’hospitaliser des patients qui n’ont pas besoin de soins médicaux particuliers. Ces établissements sont listés dans un arrêté paru ce mercredi 19 juillet au Journal officiel. 

Lancée par le précèdent gouvernement, cette expérimentation devrait durer 3 ans. Parmi les 41 établissements volontaires se trouvent des centres de lutte anti-cancer comme le Centre Léon Bérard de Lyon, le centre spécialisée en rééducation de Kerpape (Bretagne) ou des grands hôpitaux parisiens comme l’hôpital Necker-Enfants malades ou Robert Debré.

Ces établissements pourront accueillir les patients dans leurs propres locaux, mais distincts de ceux dédiés aux hospitalisations. L’hébergement pourra aussi être réalisé par un hôtelier ou une association partenaire. Ce service sera proposé aux patients avant ou après leurs soins.


1 200 euros d'économies par nuit

Proposé par Olivier Véran, rapporteur du budget de la sécurité sociale 2015, cette mesure devrait réduire les frais de 1 250 à 50 euros par jour pour l’Etat. Un projet recommandé par la Haute Autorité de Santé (HAS) qui pourrait générer d’importantes économies.

Il ne fait toutefois pas l’unanimité. Dans un éditorial publié il y a 3 ans, l’Association française de chirurgie ambulatoire (AFCA) affichait son opposition. Sa présidente, le Pr Corinne Vons, expliquait par exemple que ces services pouvaient devenir des nouveaux « sites de transmissions d’infections nosocomiales ». Elle craignait aussi que ces structures deviennent des hôpitaux « au rabais ».

L’évaluation réalisée dans les deux prochaines années dira si ces réticences étaient justifiées et permettra d’apprécier l’intérêt de ces hôtels hospitaliers.