Il y a les pays où la population se bat pour permettre aux enfants d'être vaccinés, et puis il y a la France, les Etats-Unis ou encore l'Italie. Au nom de la liberté individuelle, des militants sont vent debout contre l'obligation vaccinale et vont même entamer une action de groupe contre plusieurs laboratoires dès le mois de septembre, révèle Le Parisien.
Les différences entre ceux qui militent pour accéder aux vaccins et ceux qui se battent pour ne pas se faire vacciner sont nombreuses. Mais la principale est peut-être que les premiers continuent de voir mourir leurs enfants de la diphtérie ou du tétanos alors que bien peu parmi les seconds ont croisé une victime de ces maladies. Seriez-vous d'ailleurs capable vous-même de décrire les symptômes précis de la poliomyélite ?
Comme il est facile pour le citoyen français, choyé par un système de santé parmi les meilleurs du monde, d'avoir la mémoire aussi courte ! Car c'est justement parce que ses aïeux ont eux fait le choix massif d'être vaccinés que des maladies comme la variole ont pu être éradiquées. Si, au siècle dernier, les citoyens avaient eu cette même pensée individualiste que les "anti-vaccins" actuels, ces derniers seraient sans doute moins prompts à relayer des informations le plus souvent erronées sur les soit-disant risques liés aux vaccins.
Le doute et le débat sont à la fois sains et nécessaires en démocratie. L'obscurantisme est lui cependant à proscrire. A la tête de l'action de groupe qui sera menée à partir de septembre, Martine Ferguson-André, ex-directrice générale de la Fondation Autisme. Si l'on peut comprendre la douleur d'une mère qui estime que son fils est devenu autiste après une vaccination, il est moins concevable qu'elle participe à la propagation d'informations comme celles contenues dans le documentaire "Vaxxed". Le film, déjà présenté au printemps en France, est l'œuvre d'Andrew Wakefield, scientifique coupable de fraude scientifique pour une publication mensongère des liens entre le vaccin ROR (contre la rougeole, les oreillons et la rubéole) et les troubles autistiques.
Que du crédit soit encore accordé à des personnages comme le Dr Wakefield, alors que la voix des scientifiques est sans cesse remise en cause, comme celle des autorités de santé, montre à quel point il est plus qu'urgent de prendre le temps et la peine d'établir une communication de qualité avec les citoyens. Elle passe indubitablement par de meilleures connaissances individuelles sur la nature et la fonction des vaccins. Seule la co-construction d'un savoir solide permettra de faire barrage aux fake-news. Il en va de la santé publique.