Grande fatigue, douleurs persistantes, troubles du sommeil… La fibromyalgie est une maladie mal comprise des médecins. Les patients aussi ont du mal à déchiffrer les symptômes. Les causes de ces douleurs chroniques, pouvant être très invalidantes, sont tout aussi mystérieuses. Des altérations cérébrovasculaires seraient à l’origine de ce trouble, rapporte une étude de l’Université polytechnique de Valence (Espagne) publiée dans Plos One.
Les chercheurs espagnols ont scruté le cerveau de 15 patientes atteintes de fibromyalgie et de 15 femmes en bonne santé par doppler transcrânien. Cette technique permet de mesurer de façon non invasive la vitesse de déplacement des globules rouges dans les grosses artères du cerveau. En somme, le débit sanguin. L’examen a été réalisé pendant 5 minutes alors que les participantes se reposaient, les yeux fermés.
En comparant les mesures effectuées chez les fibromyalgiques au groupe contrôle, les scientifiques ont constaté que le flux sanguin cérébral des premières était perturbé. Cette altération semble surtout présente dans l'hémisphère gauche, précisent les auteurs.
Des différences neurologiques
L’étude montre également des niveaux de dépression et d’anxiété plus élevés chez les femmes malades. Lors des tests de douleur, l’intensité ressentie est aussi bien plus importante chez ces volontaires. Les auteurs supposent que les différences de débit sanguin cérébral sont liées à ces symptômes douloureux et émotionnels.
Des différences structurelles dans le cerveau ont également été mises en évidence par des chercheurs de Harvard (Etats-Unis) en 2015. Au cours de leurs travaux, ils ont observé que deux régions cérébrales impliquées dans la sensibilité présentaient davantage de connexions neuronales chez les patients fibromyalgiques que dans la population générale. Et plus le nombre de connexions paraissait important, plus l’intensité de la douleur ressentie était élevée.