C’est la fin d’une longue bataille pour une jeune femme handicapée et ses parents. En 1998, elle a été victime d’une erreur médicale à sa naissance. Le personnel soignant de la maternité de Remiremont, dans les Vosges, où elle est née, n’avait pas détecté qu’elle était en souffrance lors de l’accouchement.
Les conséquences de cette erreur sont lourdes pour la jeune fille, qui est gravement handicapée. C’est au titre de ce préjudice que la maternité a été condamnée à payer près de 11 millions d’euros d’indemnisation.
Plus de liberté financière
Préjudice scolaire, esthétique ou encore sexuel, souffrance… Tous les aspects des conséquences de l’erreur médicale ont été étudiés.
« Ce sont des indemnisations, ça ne changera pas nos vies, rappelle néanmoins la mère de la jeune femme dans Vosges matin. Il faudra toujours être aux côtés d’elle 24 heures sur 24. Aujourd’hui encore, j’utilise un baby phone pour pouvoir l’entendre en cas de problème. Je n’ai rien gagné, c’est juste une indemnisation. Ma fille est en fauteuil. »
« C’est pour ses frère et sœur, poursuit-elle. S’il m’arrive quelque chose, je ne veux pas qu’ils aient la responsabilité de leur sœur. Cette procédure permet surtout que son avenir ne repose pas sur eux. »
L’indemnité, versée à partir du mois de janvier prochain, permettra en effet d’assurer les soins médicaux et la prise en charge quotidienne de la jeune femme.
Une indemnité conséquente
L’indemnité versée est proche des records en cas d’erreur médicale. En 2014, une somme équivalente avait été accordée à la famille de Philippe Giardina, dans des circonstances similaires. À la naissance, une erreur de jugement de la part de l'obstétricien avait provoqué un handicap lourd.
« C'est l'une des décisions les plus favorables prises par un tribunal administratif dans ce genre de dossier », a déclaré l’avocate de la famille, Me Isabelle Tetaz-Monthoux. Le droit à l’indemnisation avait déjà été accordé en 2004, mais le dossier a traîné dans l’attente des conclusions médicales définitives permettant de fixer le montant des indemnités.
La direction de la maternité n’a pour l’instant pas souhaité réagir.