Les arbovirus semblent bien décidés à ne laisser aucun répit aux autorités sanitaires mondiales. Après la dramatique épidémie de Zika qui frappé de plein fouet l’Amérique du Sud, et en particulier le Brésil, c’est au tour de la dengue de provoquer l’inquiétude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le Sri Lanka fait en effet face à une épidémie sans précédent.
Les chiffres avancés par l’OMS ne laissent aucun doute sur l’intensité de cette flambée virale. Depuis le 1er janvier, le ministère de la Santé a ainsi recensé plus de 80 000 cas et 215 décès. C’est quatre fois plus que ce qui était constaté, sur la même période, depuis 2010.
Selon les informations de la RTBF, les hôpitaux du pays se disent débordés malgré les efforts soutenus des autorités sanitaires. Les forces armées ont ainsi été appelées à la rescousse, notamment pour augmenter le nombre de lits disponibles. La Croix Rouge, présente sur place, a annoncé qu’elle allait également intensifier son dispositif d’urgence.
La dengue est endémique au Sri Lanka et des cas sont recensés chaque année au moment de la mousson. Mais, comme le précise l’OMS, cette épidémie est liée au contexte météorologique particulièrement défavorable cette année. Le pays est touché par de fortes pluies et de nombreuses inondations. Plus de 600 000 personnes, dans 15 des 25 districts que compte le pays, sont concernées par ces intempéries. Les ordures, détrempées, ne peuvent plus être évacuées correctement, et les réservoirs d’eau stagnante se multiplient, favorisant ainsi la reproduction des moustiques, vecteurs de la dengue.
Le gouvernement a d’ailleurs décidé de fermer les écoles durant quatre jours afin d’optimiser la recherche de potentiels foyers de reproduction de moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus. De nombreuses mesures ont été prises, avec l’OMS, afin d’intensifier la lutte antivectorielle et tenter ainsi d’endiguer l’épidémie.
Les stratégies de lutte contre le virus se diversifient. Les Pays-Bas ont ainsi annoncé ce mardi le largage de moustiques génétiquement modifiés aux Antilles néerlandaises. La France est elle aussi concernée : depuis le début de l’année, déjà onze personnes sont décédées de la maladie en Nouvelle-Calédonie.