« On soigne pas les gays ». Hospitalisé pour une pathologie digestive, Stéphane Clavier, 45 ans, a trouvé ce message dans sa chambre d’hôpital, mi-juillet. « On est sortis avec mon mari pour fumer une cigarette, et quand on est remontés, on a découvert un bout de papier sur la table de nuit », précise le patient pour France Bleu Berry, qui rapporte l’histoire.
L’ancien serveur a décidé de ne pas en rester là. Il a saisi le Procureur de la République de Bourges, afin de porter plainte contre X – et non pas directement contre l’hôpital – pour homophobie. « Ça fait mal de voir ce genre de comportements. On est là pour être soigné, pas pour être jugé », a-t-il déclaré.
Le couple a expliqué avoir détecté une atmosphère hostile pendant son séjour à l’hôpital. « Le matin par exemple au petit déjeuner, au lieu de dire "Bonjour monsieur", c'était : "Vous voulez quoi ?" avec un regard assez insistant. On ne se sentait pas à notre place ».
Une relation tendue
Ce n’est pourtant pas la première fois que le patient se rend au Centre hospitalier Jacques Cœur de Bourges. Il y est suivi depuis 16 ans pour des pathologies au niveau de l’estomac et des intestins. C’était là sa septième hospitalisation, et il a consulté plus de 70 fois, d’après la direction de l’hôpital.
Mais une certaine tension s’était installée entre le patient et l’hôpital depuis plusieurs mois, explique la direction, jointe par Pourquoidocteur. Stéphane Clavier est pris en charge dans plusieurs hôpitaux de la région, et estime que les médecins pourraient faire mieux dans le traitement de son cas.
Malaise
Sur une page Facebook et via une pétition sur change.org, il critique l’action du personnel médical et sa prise en charge, notamment à l’hôpital de Bourges. La gastro-entérologue qui le suivait dans un autre hôpital refuse désormais de le prendre en charge, explique-t-on aussi du côté de la direction du CH de Bourges.
« Nous ne voulons pas envenimer les choses. Une enquête interne a été ouverte, mais le personnel soignant présent le jour des faits est aguerri, et nous paraît être au-dessus de tout soupçon ». L’affaire semble en tout cas mettre l’ensemble de l’hôpital dans une situation très inconfortable, y compris du côté du personnel soignant, pointé du doigt depuis que Radio France Berry a révélé l’information.