ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Les dépenses de santé ont été multipliées par 3 en 65 ans

Drees

Les dépenses de santé ont été multipliées par 3 en 65 ans

Par Antoine Costa

C'est entre 1950 et 1950 que la progression des dépenses de santé a été la plus forte, révèle un rapport.

photographyMK/epictura

Depuis les années 1950, la part des dépenses de santé dans le PIB a été multipliée par 3,5, indique un rapport de la Drees, le service de statistiques des ministères sociaux. En 65 ans, elle est passée de 2,5 % à 8,9 % du PIB. La plus forte progression a eu lieu entre 1950 et 1980. Une période qui correspond au développement de la Sécurité sociale et une hausse de l’offre et de la demande de soins.

Cette étude concerne plus précisément la consommation de soins et de biens médicaux tels que les soins hospitaliers, les examens en laboratoire d’analyses, les médicaments ou encore les consultations chez le médecin. Les soins apportés aux personnes handicapées et aux seniors résidant en maison de retraite n’ont pas été pris en compte.

 

Une période de régulation

Après la seconde guerre mondiale et jusqu’en 1985, la forte augmentation constatée est liée à « une profonde transformation du système hospitalier ». Des établissements de santé sortent de terre, la densité de médecins triple, les effectifs paramédicaux sont eux aussi en hausse. C’est à cette époque que « l’hôpital devient progressivement le pilier du système de santé ».

Mais à partir de 1985, les gouvernements successifs mettent un coup d’arrêt à ces dépenses. Les différents budgets de la l’Assurance maladie, le déremboursement de médicaments et la part grandissante des organismes complémentaires (mutuelles, instituts de prévoyance…) permettent de réguler les dépenses. « Ainsi, la part des dépenses de santé dans le PIB stagne entre 1986 et 1988, puis recule entre 1995 et 2000 et entre 2004 et 2007 », note la Drees.

Dans le même temps, la part de la Sécurité sociale dans le financement de la consommation de soins diminue. Alors qu’elle a atteint un pic en 1980 (80 %), elle recule et se stabilise autour de 77 %. L’augmentation de la proportion de la population vieillissante ou souffrant de maladies chroniques tend à augmenter la part de l’Assurance maladie.

Les organismes complémentaires financent eux aussi une partie des dépenses de santé. La part de ces acteurs s’est développée entre 1990 et 2010, passant de 10,4 % à 13,4 % de la dépense. En outre, « le développement des organismes complémentaires permet une réduction de 2,1 points du reste à charge des ménages entre 1990 et 2010 », indique la Dress. La part restant à la charge des ménages est d’environ 8 %.