La rougeole a fait sa première victime en France. Une jeune fille de 16 ans originaire de Nice a succombé à cette maladie infectieuse à l’hôpital Nord de Marseille (AP-HM). La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, l’a annoncé à l’Assemblée nationale ce mercredi 26 juillet pour illustrer la gravité de la pathologie, et surtout, mettre en lumière les conséquences d’une faible couverture vaccinale.
Car la jeune fille, issue de la communauté du voyage, n’avait jamais été vaccinée contre la rougeole. Contaminée vraisemblablement début juin, l’adolescente a été hospitalisée en réanimation à Marseille le 6 juin. « Elle souffrait d’une détresse respiratoire très sévère. Le CHU de Nice nous l’a envoyée pour qu’elle bénéficie d’une technique d'assistance respiratoire particulière, via une circulation extra-corporelle, dont nous disposons », a indiqué à Pourquoidocteur l’AP-HM.
Diagnostic tardif
Ce n’est qu’une semaine plus tard que le diagnostic de la rougeole est posé. « Le test a été réalisé le 13 juin car les parents nous ont informés que d’autres enfants de la famille étaient hospitalisés à Nice pour la rougeole », a ajouté l’établissement marseillais.
Malgré les efforts de l’équipe de réanimation, l’état de la jeune femme s’est dégradé les jours suivants. Elle est décédée le 27 juin.
Entre le 1er janvier et le 31 mai 2017, 295 cas de rougeole ont été déclarés aux autorités sanitaires, soit 6 fois plus que l’année précédente. La moitié des malades ont moins de 13 ans, et près de 15 % ont moins de un an.
Parmi ces patients, 144 ont été hospitalisés et 24 ont présenté de graves complications neurologiques et respiratoires. Deux tiers des cas n’avaient jamais été vaccinés, et moins d’un quart ont reçu une ou deux doses de vaccins.
La résurgence de la rougeole dans le pays est liée à cette couverture vaccinale insuffisante. Un phénomène qu’espère enrayer le gouvernement en instaurant l’obligation vaccinale pour 11 maladies dès 2018.