À l’âge où beaucoup d’enfants portent tout à leur bouche, la vigilance des parents doit être de tous les instants. Ils redoutent en général la fausse route et l’étouffement, mais un drame survenu en Isère rappelle que ce ne sont pas les seuls dangers auxquels les petits sont exposés.
Juste avant de fêter ses trois ans, Faustine, une fillette de Pont-de-Chéruy est décédée. Un an plus tôt, elle avait avalé une pile au lithium qui avait attaqué son tube digestif. Après des mois de traitements, et malgré une rémission qui lui avait permis de rentrer chez elle, elle n’a finalement pas survécu, rapporte le Dauphiné Libéré.
Mauvais diagnostic
Le 11 juillet 2016, ses parents l’emmènent en urgence à l’hôpital de Bron, dans la banlieue lyonnaise, car elle présente une détresse respiratoire. Le Samu, joint par téléphone, puis le personnel soignant de l’hôpital, pensent à une infection. « Dès son admission, une radio a été pratiquée, explique le père de l’enfant. L’interne nous a annoncé que Faustine souffrait d’une bronchite et que des séances de kiné devraient y remédier ».
Seulement, deux jours plus tard, Faustine a de nouveau du mal à respirer. Les parents retournent à l’hôpital, où la radio pratiquée lors de la première visite intrigue la pédiatre en poste. Elle se demande si la fillette n’a pas avalé quelque chose. En pratiquant une seconde radio, elle s’aperçoit que l'enfant a en fait avalé une pile plate et ronde, une pile au lithium.
La vie de Faustine est alors en jeu. Elle est plongée dans un coma artificiel, et une fistule est détectée. La salive a attaqué la pile, le lithium s’est répandu, et il y a désormais un trou de 3 cm entre sa trachée et son œsophage. La pile est retirée en urgence, par endoscopie.
Un an de soins
Ce n’est alors que le début du calvaire pour la famille. Pour remplacer son œsophage détruit, les médecins posent une prothèse, et de multiples complications apparaissent. En tout, en un an, Faustine subira 27 opérations.
Début juillet, alors que son état semble s’améliorer, les parents et les médecins décident de la ramener chez elle. Les parents, formés pour utiliser des appareils médicaux, peuvent la prendre en charge. Elle rentre donc le 13 juillet. Mais deux jours plus tard, elle meurt subitement. « Elle s’est mise à cracher du sang. Elle est partie en 10 secondes… », racontent les parents.
Ils ont décidé d’entamer une procédure judiciaire pour comprendre comment le personnel soignant a pu passer à côté de la pile, et pour prévenir d’autres drames.