Tout commence à l’automne 2011 quand l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) est alertée, dans le cadre d’une expertise, d’un cas de dénutrition très grave chez un enfant de 12 mois nourri exclusivement au lait d’amande. Deux études, conduites en 2008 et 2001, raconte Delphine Chayet dans le Figaro, avaient déjà recensé 13 cas de complications imputables à la consommation de jus de riz, de châtaigne ou de soja. Les enfants avaient été hospitalisés et les médecins n’avaient pu que constater des arrêts de croissance, des anémies sévères, des carences en calcium, en vitamine D et en sodium.
Face à l’engouement suscité par ces laits végétaux, l’Anses vient de rendre un avis pour mettre en garde contre l’usage de ces laits pour les bébés. « Ces produits ne doivent pas être utilisés que cela soit à titre exclusif ou même partiel, chez un enfant de moins de 1 an », affirme le communiqué. Ils ne couvrent pas les besoins nutritionnels spécifiques à l’enfant.
Allergies, intolérance, choix personnel, les raisons qui poussent les parents à recourir à ces laits sont variées. Mais le constat est toujours le même. Entre 0 et 1 an, explique le quotidien, le poids du bébé est multiplié par 3, son cerveau passe de 300 grammes à 1 kg et sa taille augmente de 50 %. Cette période de croissance est donc fondamentale. « Une situation de déficit nutritionnel entraîne des effets biologiques non visibles qui se manifesteront à moyen et à long terme par des troubles du développement », confie au journal un responsable de l’Anses. Plus l’insuffisance d’apport est précoce et prolongée, plus les répercussions seront sévères. Elles peuvent même conduire au décès de l’enfant.
L’Anses rappelle que « le lait maternel est l’aliment de référence adapté aux besoins du nourrisson ». A défaut, « seules les préparations pour nourrissons et les préparations de suite, qu’elles soient formulées à partir de protéines animales ou végétales, permettent de couvrir les besoins du nourrisson ».