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Le retrait "furtif" de préservatif, une nouvelle violence sexuelle

Par Stéphany Gardier

Il y a ceux qui ne le mettent pas, ceux qui le mettent… et ceux qui le retirent « furtivement » ! Le retrait de préservatif, à l’insu de son ou sa partenaire, est considéré comme une violence sexuelle. Une juriste américaine, Alexandra Brodsky, vient de publier une étude sur le sujet, relayée par Libération.

La pratique ne serait pas rare, et des « communautés » d’adeptes existeraient même en ligne pour « s’encourager à enlever leur préservatif pendant l’acte, disant que c’est le droit de chaque homme de faire ce qu’il veut de sa semence », relate le site madmoiZelle.com.

« Evidemment, ce qui m’a le plus fait flipper, c’est qu’il s’agit d’une violation évidente de notre accord. J’avais mis une limite. J’étais très explicite », témoigne une des femmes rencontrées parAlexandra Brodsky au cours de son travail de recherche. Accepter un rapport protégé avec un partenaire n’a rien à voir avec un rapport non protégé. Le consentement est floué, or sans consentement, il y a violence. Pas toujours facile cependant pour les victimes de réagir, encore moins de dénoncer le fautif. Environ 10 % des femmes qui subissent un viol portent plainte, on imagine que la proportion doit être encore bien plus faible en cas de « stealthing », nom donné à cette pratique, qui pourrait se traduire par « furtivité ».

Mais pourtant, enlever son préservatif durant un acte sexuel sans l’accord de son/sa partenaire peut être considéré par la loi comme un viol. La justice suisse a tranché en ce sens en janvier dernier. Le tribunal de Lausanne a condamné un Français à 12 mois de prison avec sursis pour avoir retiré son préservatif durant l’acte, sans prévenir sa partenaire. Il s’était par la suite soustrait à un test de dépistage du VIH, réclamé par la victime, qui avait donc dû subir un traitement préventif pour éviter tout risque de contamination. La justice française pourrait elle aussi prononcer des verdicts similaires, confirme Maître Cécile Naze-Teulié dans les colonne de Libération.

 

Publié la première fois le 26 avril 2017