Les Français ont pris la bonne habitude de rapporter en pharmacie leurs médicaments périmés. Et la quantité traitée en 2016 par l’association Cyclamed donne le vertige : 12 000 tonnes ! Et encore, cela ne représenterait que 63 % des comprimés, sirops et autres suppositoires qui encombrent les armoires à pharmacie des Français.
Les hôpitaux font aussi face à la problématique des traitements périmés. Selon le Parisien, chaque année ce serait ainsi 50 millions d’euros de médicaments qui seraient détruits pour cause de péremption. Pour limiter le gaspillage, trois Bretons ont lancé une plateforme maPUI Labs, qui permet aux établissements de soins de signaler les traitements dont ils n’ont plus besoin avant la date de péremption. Cela peut permettre à un autre hôpital de faire des économies en rachetant ce médicament : un système gagnant-gagnant.
Pharmacien à l’hôpital de Saint-Malo, Antoine Fouéré est à l’origine de cette initiative, lancée en 2016. Il explique ainsi dans les colonnes du Parisien que beaucoup de traitements utilisés dans les hôpitaux restent inutilisés après le transfert ou le décès d’un patient. C’est notamment le cas de certains anti-cancéreux ou de médicaments dits orphelins. Or ces traitements sont particulièrement onéreux et représentent une bonne part du budget médicaments des établissements de soins.
Le système permet également aux hôpitaux de se prêter du matériel, ou des médicaments, le temps de faire face à une rupture d’approvisionnement par exemple. Une centaine d’hôpitaux ont déjà rejoint la plateforme, et les trois fondateurs de maPUI Labs espèrent convaincre rapidement les pharmaciens hospitaliers de se joindre à eux.