L’Italie choisit la manière forte pour améliorer la protection vaccinale. Confronté à une épidémie de rougeole, le pays veut élargir l’obligation. Et il a reçu le feu vert du Parlement.
Ce 28 juillet, 296 députés ont voté en faveur d’une telle mesure et 92 contre. Une amende est également prévue à l’encontre des parents qui s’opposent à la vaccination de leur progéniture.
Face aux hésitations des parents et aux oppositions des ligues anti-vaccinales, l’Italie a opté pour l’obligation – comme la France avant elle. Les autorités ont tout de même consenti à quelques concessions. 10 maladies seront à vaccination obligatoire, contre 12 dans le projet initial.
Jusqu'à 16 ans
Les souches concernées par cette loi sont très proches de celles choisies en France : diphtérie, tétanos, poliomyélite, mais aussi rougeole, oreillons, rubéole ou encore varicelle. Le régime obligatoire s’appliquera à tous les enfants en âge d’être scolarisés, et ce jusqu’à l’âge de 16 ans.
Afin d’accompagner la population dans cette transition, le gouvernement italien a prévu une grande campagne de communication. Elle aura pour objectif de sensibiliser les citoyens à l’importance de la vaccination.
Mais l’Etat a aussi prévu une sanction à l’égard des familles qui ne vaccinent pas leur progéniture. Aucune inscription en établissement scolaire n’est possible à moins de montrer patte blanche, carnet de vaccination à l’appui. Seuls seront exemptés les enfants bénéficiant d’une contre-indication. Les parents, eux, encourent une amende allant jusqu’à 500 euros.
Une réévaluation prévue
La stratégie italienne sera réévaluée dans trois ans, annonce le ministère de la Santé. L’obligation qui s’applique à la rougeole, la rubéole, les oreillons et la varicelle pourra être levée, si les taux de couverture sont jugés satisfaisants.
Mais d’autres maladies graves restent sur le bas côté. Les vaccins contre les méningocoques (B et C) seront seulement recommandés. Cependant, ils restent à disposition gratuitement en pharmacie, tout comme ceux contre les rotavirus – à l’origine de gastro-entérites.
35 décès
Ce régime obligatoire constitue « un bouclier contre de graves maladies qui frappent encore aujourd’hui », selon la ministre de la Santé italienne, Beatrice Lorenzin. De fait, l’Italie a recensé plus de 3 000 cas de rougeole sur son territoire en un an. Plusieurs décès sont à déplorer.
Cette résurgence menace l’ensemble du continent européen. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 35 décès liés à la rougeole ont été recensés en 2016. Une estimation à laquelle il faut ajouter la mort d’une adolescente française, à Nice. L’Est est lui aussi confronté à une forte activité de la maladie.