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Eau potable, douche...

Calais : les migrants privés d’eau par la maire de la ville

Par Ambre Amias

La maire de Calais a fait savoir qu’elle n’appliquerait pas la décision de la justice l’enjoignant d’ouvrir des points d’accès à l’eau pour les migrants.

Natacha Bouchart (fev.2013) VILLARD/SIPA
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La maire de Calais refuse d’offrir l’eau aux exilés. Elle refuse également, par là-même, d’appliquer la loi. Natacha Bouchart (LR) a décidé d’entrer en fronde et de s’opposer à la décision du Conseil d’Etat et du tribunal administratif de Lille. Ce lundi, l’instance a sommé la Ville de mettre en place des points d’accès à l’eau pour les migrants. La municipalité a fait savoir qu’elle « ne donnera pas suite aux injonctions ».

« La décision de justice du Conseil d’Etat est une injustice pour les Calaisiens, car elle les met de nouveau sous la menace de la recréation d’une énième “jungle” », s’est justifiée Natacha Bouchart dans un communiqué, déplorant « l’absence de politique nationale et européenne offrant une solution globale de maîtrise de l’immigration ».

"Boire, se laver..."

Le Conseil d’Etat avait été saisi par la municipalité et par le ministère de l’Intérieur afin de contester une décision du tribunal administratif de Lille rendue le 26 juin dernier. Le tribunal avait alors ordonné à la Ville de Calais et à l’État d’installer en urgence des points d’eau leur permettant de « boire, de se laver, de laver leurs vêtements, ainsi que des latrines, et d’organiser un dispositif adapté d’accès à des douches ».

Une évidence, notamment d’un point de vue sanitaire,  qui se heurte aux réticences de la mairie. « En réalité, il m’apparaît que la solution consistant à venir en aide aux migrants suppose avant tout leur départ vers des centres adaptés, et c’est à l’Etat d’avoir une réponse claire à ce sujet. », a encore martelé l’édile, ajoutant qu’elle s’opposerait « à tout dispositif » et que le préfet, qui « va rencontrer les associations cette semaine », devra donc « réquisitionner ».

"Traitements inhumains"

De son côté, le Conseil d’Etat avait estimé que « les conditions de vie des migrants révèlent une carence des autorités publiques, qui est de nature à exposer les personnes concernées à des traitements inhumains ou dégradants et qui porte donc une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale ». La haute juridiction avait ainsi jugé que « c’est à bon droit que le juge des référés du tribunal administratif a prononcé » les injonctions.