L’impact du réchauffement climatique sur l’émergence et la diffusion de maladies infectieuses pourrait être plus important que prévu. Des chercheurs de l’université de Liverpool (Royaume-Uni) ont évalué la manière dont les bactéries, les virus, les autres micro-organismes et parasites responsables de maladies humaines et animales présentes en Europe pourraient être touchés.
Et les résultats ne sont pas encourageants. « Bien que le lien entre le changement climatique et les maladies infectieuses soit bien établi, nous n’étions pas conscients jusqu’à présent de l’ampleur des effets, et des maladies qui pourraient être le plus affectées », a déclaré le Dr Marie McIntyre, épidémiologiste à l’université de Liverpool, et auteure principale de l’étude, publiée dans la revue Scientific Reports.
Zika et Lyme, premiers signes
Pour évaluer leur sensibilité au réchauffement climatique, les chercheurs britanniques ont fait une revue de littérature des publications scientifiques sur les 100 pathogènes humains et animaux qui ont l’impact le plus important sur la santé.
Ils ont remarqué que près des deux tiers de ces pathogènes sont sensibles à la température et au climat, et que près de la moitié d’entre eux sont impactés.
Les maladies transmises par les insectes et les tiques sont les plus sensibles au climat. Ce qui s’est récemment vu au Brésil, avec l’épidémie de Zika véhiculée par les moustiques, mais aussi en France et en Europe, avec l’augmentation des cas de maladie de Lyme, transmise par les tiques.
Inquiétude sur le choléra
D’autres agents pathogènes sont favorisés par le réchauffement. Des maladies comme le choléra, la douve du foie ou l’anthrax trouveraient en Europe un milieu bien plus favorable à leur développement.
Chez l’animal, des infections comme la maladie de la langue bleue pourraient être favorisées. Le virus de Schmallenberg, qui affecte le bétail, a par exemple déjà profité des prémices du réchauffement climatique. Il a fait son apparition en Europe en 2011.
Ces résultats aideront les pouvoirs publics à prioriser la surveillance des pathogènes, et ainsi d'anticiper pour renforcer la protection contre le développement des maladies infectieuses.