Trop de villes sans médecins, de régions sous-dotées. Alors que les déserts médicaux progressent en France, la ministre de la Santé a annoncé qu’elle mènerait un plan de « grande ampleur » pour lutter contre ce phénomène problématique. Certains axes ont été présentés au début du mois de juillet au sein de sa feuille de route initiale. Le journal Les Echos fournit quelques précisions sur ces orientations qui devraient être mises en œuvre dès le mois de septembre.
Il s’agira d’abord de doubler le nombre de maisons de santé pluridisciplinaires, actuellement au nombre de 1 200 sur le territoire. La rémunération des équipes médicales de ces centres de soins devrait augmenter de 50 % dès que l’accord tarifaire signé par Marisol Touraine, juste avant son départ, sera publié au Journal officiel.
D'autres leviers
Mais ces regroupements de médecins libéraux ne peuvent constituer l’alpha et l’oméga de la politique de lutte contre les déserts médicaux. En effet, l’attractivité de ces centres n’est pas encore acquise auprès des médecins.
Agnès Buzyn insiste donc sur d’autres leviers, tels que le développement des stages en ambulatoire, l’exercice médical mixte (en ville et à l’hôpital), ainsi que sur la télémédecine afin de soulager la charge de travail des médecins.
En revanche, elle se refuse à mettre en œuvre l'obligation d'installation des médecins dans les territoires les plus en difficulté. « Des pays l'ont fait et ça n'a pas été concluant », a-t-elle souligné lors d’une récente visite à la maison médicale de Renazé (Mayenne), citée par France Bleu.
Bonus
La ministre n’envisage pas non plus d'augmenter les aides à l'installation en désert médical, mais plutôt de « renforcer le bonus pour les spécialistes qui viennent exercer dans un territoire isolé pendant une journée », fait savoir Les Echos.
Par ailleurs, le gouvernement s’apprête à publier une carte officielle des déserts médicaux en France. Loin d’être cosmétique, cette mesure permet de cibler les moyens nécessaires à déployer afin de renforcer l’accès aux soins. Le nombre de personnes et de régions concernées pourrait être revu à la hausse, passant de cinq millions de personnes vivant dans un désert médical à 12 millions de personnes.